Burundi : Quelle mémoire 34 ans après les massacres de Ntega-Marangara ?
Opinion

@rib News26/08/2022 - Source Agence Anadolu

Par Joseph Martin Masabo1, signataire de la lettre ouverte du 22 août 1988 au Major Buyoya

Depuis le 22 août 1988, des rivières de sang ont coulé et souillé la terre de la mère patrie ; des orphelins, veufs et veuves, témoins survivent malgré eux avec le poids du passé.

Mais, que se souviennent-ils de l’été sanglant d’août 1988 ?

Ce mois aurait été un moment de joie pour les caféiculteurs et les paysans du Nord du Burundi. En en général, à cette période c’est la bière qui coule à flots et la liesse qui se lit sur les visages avec la manne qui tombe de la sueur de leurs fronts. Cette fois-ci ce sont les larmes qui ont coulées : l’armée et le parti Uprona qui régnaient alors en maîtres absolus en ont décidé autrement.

L’élément déclencheur retenu serait le lynchage d’un certain Harushingoro Révérien, commerçant à Ntega qui aurait ouvert les hostilités sur des paysans surexcités2 par un climat de méfiance et de provocation qui était entretenu exprès pour déclencher la rébellion.

Le pouvoir tançait les paysans qui refusaient de payer les cotisations à l’Uprona et les accusait de se tourner en douce vers des réunions de sensibilisation organisées par le parti clandestin Palipehutu qui cherchait à en découdre avec le pouvoir mono éthnique et mono lithique de l’époque.

Il s’en est suivi une répression aveugle et sanglante menée par l’armée. Résultat des courses, plus de 50 mille morts3 avoués du bout des lèvres par le pouvoir du major Buyoya et ses sbires. Beaucoup de réfugiés au Rwanda dont je fus témoins dans les camps de Mugusa, Mugunga et Kibayi dans l’ancienne préfecture de Butare.

Lire l’intégralité du texte