Burundi : le président met en garde ceux qui auraient des velléités de coup d'État
Politique

RFI, 04/09/2022

Un discours du président burundais, le général Évariste Ndayishimiye, devant les magistrats burundais, à Gitega vendredi, passé inaperçu dans un premier temps, fait sensation sur les réseaux sociaux depuis samedi. Dans ce discours, il s'en est pris à ceux qui auraient des velléités de coup d'État, alors que des rumeurs dans ce sens circulent régulièrement.

Le général Évariste Ndayishimiye s'en est pris violemment à ceux qui se croient « tout-puissants », alors qu'ils doivent tout – richesse, puissance – à l'État. Pour de nombreux internautes burundais, c'est une allusion très claire à son Premier ministre Alain-Guillaume Bunyoni, général comme lui, son compagnon de lutte pendant les années de guerre civile au Burundi, souvent présenté comme l'un de ses concurrents.

Et le chef de l'État de prévenir ceux qui seraient tentés par un coup de force en revenant sur un célèbre épisode de l'histoire du Burundi, lorsqu'un certain Maconco, gendre d'un roi de la fin du XIXe siècle, avait voulu le destituer.

« Le roi lui avait tout donné, sa fille et un territoire à diriger, mais lui ne pensait qu'à lui prendre sa place. Que les Maconco remettent leurs épées au fourreau. Parce qu'ils n'y arriveront jamais. Ils pensent avoir par la malice un général (comme moi) ? Qui est cet homme qui peut oser ? Qu'il vienne m'affronter, je vais le terrasser au nom de Dieu. »

L'atmosphère politique est à l'orage, depuis plusieurs mois.  Et des rumeurs confuses de mécontentements dans son camp et de coups d'État bruissent régulièrement.

« Ceux qui font le coq en disant n'importe quoi, dites-leur que Ndayishimiye a déjà rencontré de grands défis ! Ces prétentions ne sont rienDites-leur : "Si vous êtes un homme, allez l'affronter face à face." Que personne ne vienne plus vous angoisser avec ça. Je peux vous l'assurer, il n'y aura plus de coup d'État au Burundi ! Il n'y aura plus de guerre, Dieu en est témoin. »

Le président s'est plaint à plusieurs reprises d'être « seul », et de ses collaborateurs qui ne l'aident pas ou sabotent son action en vue du développement du Burundi. Il y a deux jours, un journal burundais a titré : « Agissez M. le président ! »