Burundi : Le parti Uprona regagne le processus électoral
Politique

@rib News, 05/07/2010

Le parti Uprona a annoncé ce week-end sa volonté de regagner le processus électoral en cours. Selon le président de l’ancien parti unique, le député Bonaventure Niyoyankana, pas question de laisser tous les organes de décision, tel que l’Assemblée Nationale, au seul parti au pouvoir.

"C’est au niveau de l’assemblée que se fabrique les lois et les grandes décisions du pays", a souligné Niyoyankana à la presse, en affirmant que l’abandon du processus électoral n’était pas une solution.

Le parti Uprona va donc participer aux prochaines élections législatives, qui s’inscrivent dans le cadre d’un marathon électoral qui a débuté par les communales le 24 mai 2010, dont les résultats ont été rejetés par la majorité des partis de l’opposition, dont l’Uprona, qui ont par la suite boycotté la présidentielle du 28 juin dernier.

L’opposition accuse la commission électorale (Ceni) d’avoir organisé des élections non démocratiques et son argument principal s’articule sur le manque les procès verbaux du déroulement des élections, que tous les mandataires des partis politiques en compétition devraient avoir signé et en recevoir un exemplaire.

Le parti Uprona avait même passé à la vitesse supérieures en retirant la candidature du premier vice-président de la République, Dr Yves Sahinguvu, qui devait le représenter à la présidentielle du 28 juin dernier, soldée par la victoire du candidat unique, l’actuel chef de l’Etat Pierre Nkurunziza pour le compte du parti au pouvoir Cndd-Fdd, avec plus de 91% des suffrages exprimés.

Pour plusieurs analystes, le retrait de l’Uprona était une simple stratégie pour mieux négocier son retour dans le processus électoral et ainsi s’assurer la reconduction à la tête de quelques postes clé dans l’éxécutif, dont principalement la 1ère vice-présidence de la République.

Dr Yves Sahinguvu, qui a d’abord su se retirer de la course présidentielle, gage de sa soumission aux directives de l’état major du parti, vient de gagner d’autres galons cette fois-ci auprès du parti au pouvoir en ramenant sa famille politique dans le processus électoral. Il espère conférer ainsi une certaine légitimité à ce que certains n’hésitent plus à appeler une "mascarade électorale" et recevoir en retour comme récompense son maintien comme premier vice-président de la République. [DN & MG]