Burundi : Jacques Bigirimana exclu du parti FNL
Politique

@rib News, 05/07/2010

Jacques Bigirimana, membre du Bureau politique du parti des Forces nationales de libération (FNL, dernier mouvement rebelle) vient d’être "définitivement exclu" du parti par le Comité directeur.

L’ancien administrateur communal de Kanyosha en Mairie de Bujumbura avait fait une sortie médiatique ce week-end lors de laquelle Jacques Bigirimana a demandé au président du parti, Agathon Rwasa, de quitter la cavale pour venir orienter le parti FNL "actuellement en crise" selon lui.

Lors des cette sortie médiatique, Jacques Bigirimana a accusé son patron d’avoir, sans demander l’avis des membres du parti FNL, intégré la coalition de douze parti de l’opposition, l'Alliance démocratique pour le changement (ADC-Ikibiri) qui a rejeté les résultats des communales et boycotté la présidentielle. Jacques Bigirimana estime que la coalition ADC-Ikibiri prime au dessus du parti FNL, qui "existe depuis plu de trente ans"

Jacques Bigirimana a aussi reconnu, contrairement à son parti, que les élections se sont bien déroulées et qu’aucune fraude n’était à signaler. "J’ai suivi le déroulement des élections présidentielles et surtout communales, mais je n’ai vu aucune fraude", a souligné l’ancien administrateur de la commune urbaine de Kanyosha, qui invite les membres de son parti d’éviter toute tendance visant à un retour à la violence.

Il affirme en outre posséder les informations selon lesquelles le président du parti FNL, Agathon Rwasa, actuellement en cavale, appelle souvent certains membres du parti pour les préparer à une éventuelle reprise des combats.

Du coté du parti FNL, la sanctioncontre Jacques Bigirimana n’a pas tardé. Le vice-président de ce parti, Alfred Bavuna, a annoncé dès hier dimanche tard la nuit, que Jacques Bigirimana est "définitivement exclu" du parti d’Agathon Rwasa. Selon vice-président des FNL, Bigirimana a voulu livrer ou vendre le président du parti FNL et le parti même aux mains du parti au pouvoir Cndd-Fdd, contre des avantages personnels.

Alfred Bavuna accuse Jacques Bigirimana de vouloir se substituer aux instances dirigeantes en faisant des déclarations personnelles dans les médias. Jacques Bigirimana est accusé de mensonge et de complicité dans la collaboration avec le parti au pouvoir, a souligné le vice-président des FNL, qui affirme que "cette décision de mettre Jacques Bigirimana hors d’état de nuire est un acte louable et qui va sauvegarder l’unité nationale".

La personnalité politique de Jacques Bigirimana commençait à susciter des intérrogations depuis la découverte d’écrits portant sa signature, qui demandaient aux membres du parti FNL de se présenter aux élections présidentielles du  28 juin dernier, alors que les instances du parti avaient lancé un appel au boycott.

De sources bien informées on apprend que Jacques Bigirimana avait commencé à nouer des relations suivies avec les membres du parti au pouvoir et qu’il ne se comportait plus comme un membre du parti FNL mais plutôt comme un médiateur entre le parti au pouvoir le CNDD-FDD et les FNL. Ces mêmes sources affirment que Jacques Bigirimana avait commencé à faire des divisions à connotation régionale à l’intérieur du parti FNL, pour appelant aux membres des FNL originaire de la pleine de l’Imbo à désobéir aux ordres du parti. [DN]