Polémique autour d’un voyage d’une délégation canadienne au Burundi
Cooperation

Radio-Canada, 03-05-2023

Voyage au Burundi : le CÉF s’explique

Mercredi, le directeur général du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), Ronald Ajavon, a défendu le bien-fondé de la mission du conseil scolaire au Burundi. Ce dernier a donné la réplique à des membres de la communauté fransaskoise qui ont remis ce voyage en question.

Du 17 au 21 avril, une délégation du CÉF s'est rendue au Burundi.

Selon Ronald Ajavon, ce voyage s'est fait dans le but de tisser des partenariats avec des écoles locales dans ce pays.

Lors de cette mission, les membres de cette délégation ont rencontré plusieurs dirigeants, dont le président de la République du Burundi, Évariste Ndayishimiye

Sur son site internet, la présidence burundaise souligne que le directeur général du Conseil des écoles fransaskoises du Canada a indiqué que c’est dans cette optique que leur organisation va implanter une école agricole d’excellence au centre semencier de Mahwa.

Une information démentie par Ronald Ajavon. Cette dernière, diffusée sur plusieurs sites internet, a d'ailleurs été supprimée peu de temps après.

Une partie de la communauté fransaskoise a toutefois souligné que le CÉF a des tâches plus importantes dans la province qu'à l'étranger.

« On nage en plein délire, et après j'entends que l'on n'a pas de budget pour des rénovations de nos écoles, que les enseignants n'ont pas de budget pour leurs classes, qu'il y a des coupures partout. » — Extrait d'une publication d'un membre de la communauté fransaskoise sur Facebook

Une mission pour garder l'école de Gravelbourg

Pour Ronald Ajavon, il n'était pas question de création d’une école à l'internationale, mais d’un partenariat pour revitaliser la communauté francophone de Gravelbourg.

« Garder Gravelbourg, ce n’est pas juste garder qu'une école, c'est garder une communauté, garder le fait français, l'école est le vecteur d'épanouissement d'une communauté. » — Une citation de Ronald Ajavon, directeur général du Conseil des écoles fransaskoises

Ronald Ajavon explique que ce déplacement au Burundi pour signer un accord était nécessaire, car ce pays n’a pas d’ambassade au Canada. Il ajoute que des ententes similaires ont déjà été signées sur place avec des pays comme le Burkina Faso ou le Mali.

Nous avons des élèves du Burundi qui avaient du mal à avoir leurs visas parce qu'on n'avait pas de partenariat signé, précise-t-il.

Ronald Ajavon s’est aussi défendu face aux accusations liées aux manques de communication et de transparence, en affirmant que le voyage s'est passé très vite, il fallait organiser ça dans quelques jours rapidement et nous n'avons pas eu le temps de communiquer.

Il ajoute que ce voyage a coûté 14 000 $ au CÉF et que l'argent provient du fonds de relation externe du Conseil des écoles fransaskoises pour les billets d'avion en classe économique.

Le reste des frais comme l'hôtel, les déplacements sur place ainsi que les visas ont été couverts par le Burundi, ajoute-t-il.

Il rappelle qu'il y a quelques années de cela, l'école Mathieu de Gravelbourg n'avait qu'un élève et que cet établissement est maintenant fréquenté par 12 élèves. Plusieurs de ces élèves viennent du Burundi.

L'école Mathieu de Gravelbourg a 400 000 $ de déficit, indique Ronald Ajavon. Pour moi dépenser 14 000 $ pour un voyage et avoir au minimum une trentaine d'élèves qui vont payer chacun 17 000 $, c'est un investissement avec un retour assez important, un retour pas juste financier, mais aussi pour la communauté francophone, et je pense que s’il fallait le refaire, je le referai.

Avec les informations de Perrine Pinel