Renforcer le secteur de la santé, un enjeu prioritaire au Burundi
Santé

AFD, 31 mai 2023

Pénurie de personnel soignant, de produits sanguins pour les transfusions ou encore de capacités d’analyse de laboratoire... Le renforcement du secteur de la santé est l’une des priorités du gouvernement burundais. Pour l’accompagner face à ce défi, l’Agence française de développement (AFD) mobilise une subvention de 10 millions d’euros, en lien avec la Croix-Rouge française et la Croix-Rouge burundaise.

Au Burundi, les besoins en termes de santé sont croissants, avec une prévalence des maladies transmissibles (paludisme, hépatites) et non transmissibles (diabètes, maladies cardio-vasculaires) en hausse. Une situation accentuée par la pénurie de professionnels de santé : le pays disposait en 2020 de 0,1 médecin par habitant contre 4,5 en moyenne à l’échelle du continent. 

De surcroît, la formation initiale et continue des personnels de santé est peu répandue. Et le pays rencontre des difficultés à assurer des opérations de support indispensables à la qualité des soins, comme l’approvisionnement en produits sanguins (insuffisante d’environ 30 % à la demande) ou la disponibilité et la fiabilité des actes de biologie médicale.

Apporter une réponse intégrée 

Les autorités nationales placent néanmoins la santé comme un objectif prioritaire avec leur Stratégie sectorielle de la santé. Pour les accompagner, le projet « Amagara Yacu - Notre santé », soutenu par l’AFD, vise à améliorer la qualité de l’offre de soins de santé primaire et la surveillance épidémiologique dans le pays.

Le projet consolidera notamment les ressources humaines en santé de l’Institut national de santé publique (INSP). Plus de 700 étudiants de l’INSP, 175 agents de santé communautaires et 500 relais communautaires bénéficieront de formations, et un appui sera apporté au personnel de santé des provinces de Ngozi, Muramvya et Bujumbura. Il renforcera également les capacités de veille épidémiologique du Laboratoire national de santé publique (LNSP) à travers des formations, de nouveaux équipements et la réhabilitation de locaux.

Le projet permettra aussi d’appuyer le secteur de la transfusion sanguine via l’optimisation des collectes, de la gestion du sang et de la production de produits sanguins labiles en collaboration avec le Centre national de transfusion sanguine (CNTS).

Un levier pour réduire les inégalités de genre

L’insuffisance quantitative et qualitative de personnels de santé exacerbe les inégalités d’accès aux soins, notamment pour les femmes. Pour faire face à cette problématique, le projet sensibilisera les personnels soignants à la prise en charge des femmes et des enfants dans les formations qui seront délivrées, et portera une attention particulière au recrutement des jeunes femmes au sein de la formation.

Ce projet bénéficie du soutien financier de l’AFD au travers d’une subvention de 10 millions d’euros. Il a été lancé le 30 mai par un consortium mené par la Croix-Rouge française et la Croix-Rouge du Burundi, en partenariat avec Amref Health Africa et la Fondation Mérieux, pour une durée totale de trente-six mois.