A Kampala, l'Union africaine dénonce les méthodes d'Al Chabaab
Afrique

@rib News, 25/07/2010 – Source Reuters

Les principaux responsables présents au sommet de l'Union africaine (UA), à Kampala, ont condamné dimanche les méthodes du groupe islamiste somalien Al Chabaab, tout en évoquant un éventuel élargissement du mandat de la force de paix déployée en Somalie (Amisom).

Réunis dans la capitale ougandaise encore meurtrie par le double attentat qui a fait 76 morts dans un club et dans un restaurant au début du mois, revendiqué par Al Chabaab, les dirigeants de l'UA ont placé la Somalie au coeur de leurs discussions, pour tenter de mettre fin aux violences qui agitent le pays depuis plusieurs années.

Le débat entre la trentaine de dirigeants africains réunis en Ouganda porte essentiellement sur la nature du mandat de l'Amisom et sur les moyens qui lui sont conférés pour lutter aux côtés des forces gouvernementales somaliennes contre Al Chabaab.

Sur ce sujet, des membres de délégations nationales ont indiqué à Reuters que les effectifs de la force de paix déployée par l'UA pourraient passer de 6.300 soldats actuellement à 8.100. Une autre hypothèse, plus probable, serait d'élargir le mandat de l'Amisom, en permettant à ses membres de lutter directement contre les rebelles, sans avoir besoin d'être attaqués pour ouvrir le feu.

Le président de la commission de l'UA, qui a qualifié les attentats menés par les insurgés islamistes d'"ignobles", a laissé entendre dimanche que l'organisation continentale était prête à renforcer son dispositif de maintien de la paix en Somalie.

"La commission prépare déjà les prochaines phases du développement de l'Amisom sur la base d'un mandat élargi, d'un renforcement du champ d'action des troupes et d'un équipement adéquat", a-t-il dit.

Al Chabaab, qui a fait allégeance à Al Qaïda, a expliqué que les attentats de Kampala avaient pour objet de venger la mort de civils somaliens tués par les "casques verts" de l'Amisom.

L'Ouganda forme, avec le Burundi, l'ossature de cette force, mal équipée et en sous-effectifs.

Les Etats de la région, regroupés au sein de l'Igad, se sont récemment engagés à dépêcher 2.000 hommes supplémentaires en Somalie d'ici la mi-août.


BBC Afrique, 25 juillet 2010

Museveni appelle l'UA à " balayer les terroristes hors d’Afrique"

La lutte contre le groupe militant somalien Al-Shabab doit être renforcée, a déclaré le Président ougandais Yoweri Museveni au sommet de l'Union africaine (UA) à Kampala.

Il a appelé à un effort mondial pour vaincre les rebelles islamistes, deux semaines après qu’ils ont organisé un attentat à la bombe dans la capitale ougandaise, tuant plus de 70 personnes.

Dans ses remarques préliminaires, M. Museveni a appelé les dirigeants de l'UA à se joindre à lui pour "balayer les terroristes hors d’Afrique".

Les troupes de l'Ouganda constituent une grande partie de la mission de maintien de la paix de l'UA en Somalie.

M. Museveni devrait faire pression pour un durcissement de la mission.

Les dirigeants africains se sont réunis à Kampala avec une sécurité importante et une forte présence militaire. Ils ont observé un silence de deux minutes pour les victimes de l'attentat à la bombe.

Les attentats de Kampala ont pris pour cible des personnes qui regardaient la Coupe du monde de football dans un restaurant et sur un terrain de sport.

M. Museveni a déclaré aux délégués de l'UA que "nombre des organisateurs" de l'attaque avaient été arrêtés et que leurs interrogatoires avaient "donné de bonnes informations".

Droit à la légitime défense

Dans un communiqué publié avant la réunion, M. Museveni a déclaré que les attaques allaient aggraver la situation de la milice al-Shabab.

"Dans le passé, nous ne faisions que protéger trois sites en vertu du mandat de la force de l'UA", indique le communiqué.

"Désormais, ces groupes réactionnaires ont commis une agression contre notre pays. Nous avons le droit à la légitime défense. Nous allons maintenant aller les chercher."

Selon Will Ross, correspondant de la BBC pour l’Afrique de l’Est, il est à craindre que toute offensive contre Al-Shabab augmente le nombre de morts civiles et rende la mission de l'UA extrêmement impopulaire auprès de la population somalienne.

Certains analystes suggèrent que davantage de troupes et d'armes ne sont pas la solution dans un pays qui a été détruit par plus de deux décennies de combats.

Mais essayer d'entamer le dialogue avec les groupes islamistes insurgés semble une tâche extrêmement difficile, ajoute notre correspondant.

Environ 5.000 soldats de l'UA venant d'Ouganda et du Burundi sont basés à Mogadiscio, étayant le fragile gouvernement intérimaire.

L’Amisom (Mission de l'Union africaine en Somalie) est fréquemment engagée dans des échanges de tirs avec des insurgés qui contrôlent une grande partie de la Somalie méridionale et centrale.

La crise somalienne a éclipsé le thème officiel du sommet de l'UA, "santé maternelle et infantile, et développement".

Parmi les autres sujets susceptibles d’être abordés figurent les liens commerciaux plus étroits avec la Chine.