Burundi : la fuite de l’opposant Léonard Nyangoma confirmée
Politique

@rib News, 29/07/2010 - D’après Xinhua

Le Conseil national pour la défense de la démocratie (CNDD), parti d’opposition au Burundi, a confirmé la fuite de son président, Léonard Nyangoma, suite aux rumeurs persistantes à ce sujet, qui circulaient ces derniers jours.

"Léonard Nyangoma, président du CNDD et porte-parole de l’ADC-Ikibiri est en fuite depuis le 20 de ce mois", a déclaré mercredi le secrétaire général du CNDD, William Munyembabazi.

Selon Munyembabazi, le député Nyangoma a pris la décision de prendre le large depuis que le ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants a demandé au procureur général de la République de le poursuivre après le communiqué qu’il a signé le 11 juillet, au nom de l’Alliance démocratique pour le changement (ADC-Ikibiri) qui regroupe des partis d’opposition.

Dans ce communiqué, il avait qualifié d’acte contre l’humanité et de génocide les opérations musclées du 9 juillet de poursuite contre des tueurs présumés.

"Comme les procédures de lui priver l’immunité parlementaire en vue de l’arrêter avaient déjà commencé, Nyangoma a devancé la justice", a déclaré le secrétaire général du CNDD.

Chef historique de la rébellion hutu au Burundi, Léonard Nyangoma est le fondateur du CNDD en 1994, qui prit les armes contre l’armée mono-ethnique tutsie qui venait d’assassiner le premier président démocratiquement élu, Melchior Ndadaye.

Plus tard, des dissensions feront éclater la rébellion du CNDD en plusieurs branches, dont l’actuel parti au pouvoir CNDD-FDD. Léonard Nyangoma en gardera une aile avec le nom originel pour son parti CNDD.

Il est le second leader de l’ADC-IKIBIRI à fuir, après Rwasa Agathon, président des Forces nationales de libération (FNL), dernier mouvement rebelle à avoir déposé les armes.

Rwasa Agathon s’est volatilisé le 23 juin dernier. Une semaine plus tard, il était sorti du silence en envoyer une cassette à des radios, affirmant a indiqué qu’il avait fui les accusations portées contre lui par le ministre de l’Intérieur de préparer une nouvelle rébellion.

La situation politique au Burundi s’avère tendue depuis les élections communales du 24 mai dernier. Les partis d’opposition ont décidé de boycotter les élections suivantes, dont les présidentielles et législatives, en dénonçant l’organisation des élections communales qu’ils qualifient de frauduleuse.

Pendant la campagne électorale pour l’élection présidentielle, plusieurs attaques à la grenade ont été enregistrées.