Sœur Bernardine, du Burundi au pays du Roi de Bignan
Société

Ouest-France, 05 août 2010

Sœur Bernardine entourée des religieuses de la congrégation des Filles de Jésus qui l’accueille à BignanSa cape crème des Servantes du seigneur et la coiffe qu'elle porte surprennent les Bignanais qui croisent sœur Bernardine Ntiranyibagira au long de ses promenades aux côtés de soeur Lysiane de la congrégation des Filles de Jésus de la communauté de Bignan.

Accueillie en divers points de Bretagne par cette congrégation sœur Bernardine y est en vacances. La jeune religieuse de 35 ans est originaire du Burundi, petit pays de l'Afrique de l'Est de 27 834 km² où vivent 9,5 millions habitants.

Un pays plus petit que l'immense lac Tanganyika qui lui sert de frontière, à l'ouest, avec la République démocratique du Congo (ex-Zaïre). Enfant, sœur Bernardine s'y baignait. « C'est notre mer. Nous savions où étaient les crocodiles. Nous n'allions pas de leur côté. Nous craignions plutôt les hippopotames. »

Bernardine Ntiranyibagira, cadette d'une famille de paysans de quatre enfants, est native de la région de Bujumbura rural. « Une famille chrétienne, très pratiquante qui m'a donné cette éducation religieuse. On prie avec nos parents qui guident la prière. » Jeune enfant, Bernardine rencontre les soeurs de la congrégation locale des Servantes du seigneur. « J'ai rapidement voulu aussi me consacrer aux autres. Ma mère m'a aidé à concrétiser ce vœu. Les promesses on les faisait à l'église. »

« L'Eglise catholique est universelle »

Elle s'engagera au sein du Mouvement de la jeunesse chrétienne. Sur le plan scolaire elle réussira le concours national qui autorise à passer de l'école primaire à l'école secondaire. Sa vocation ne faiblit pas. Elle prononce ses vœux à l'âge de 21 ans tout en poursuivant ses études en faculté. Elle est ensuite appelée dans le diocèse de Muyinga proche de la frontière est tanzanienne où elle devient secrétaire de l'évêque.

En 2007 elle obtient une bourse pour l'université pontificale de Rome pour l'évangélisation des peuples. « Pour m'orienter encore dans la vie consacrée. » Il lui reste deux ans d'études.

En septembre, pour quelques semaines, soeur Bernadine retrouvera sa famille qu'elle n'a pas revue depuis trois ans avant de retourner à Rome où elle étudie aux côtés de 107 autres religieuses de différentes congrégations de jeunes églises venues d'Asie, d'Amérique latine, d'Afrique. « C'est une grande richesse. L'Église catholique est universelle. Ces échanges m'aident. Je comprends mieux les pays, les cultures. Comment parler de Jésus-Christ si on ne connaît pas le peuple où l'on va pour travailler ensemble. »