Nouvelles locales du mardi 10 août 2010
Nouvelles locales

@rib News, 10/08/2010

● Politique

- L’ancien chef d’Etat Domitien Ndayizeye se dit préoccupé par le harcèlement des membres des partis d’opposition ces derniers jours. Selon le sénateur Ndayizeye, pousser les leaders des partis à s’exiler n’est pas un signe de sécurité pour le pays. Il demande plutôt aux membres du parti au pouvoir de faire un flash-back et se souvenir qu’ils se sont battus parce qu’ils n’avaient pas assez d’espace politique pour s’exprimer. Cette situation peut renaître, comme le souligne l’ancien président de la transition. (Isanganiro)

- Le président du parti Frodebu a animé ce mardi matin à Bujumbura une conférence au nom de l’Alliance des Démocrates pour le Changement au Burundi (ADC-Ikibiri). Selon Léonce Ngendakumana, l’alliance va continuer la lutte politique jusqu’à l’épanouissement politique total des partis politiques du Burundi. A la question de savoir comment ces partis vont procéder, le président du parti Frodebu a répondu que ces partis vont faire « une opposition extraparlementaire ». Il souligne que malgré les perturbations des partis politiques souvent orchestrées par le pouvoir, les partis d’opposition vont continuer la lutte, et d’ailleurs, rappelle le président du parti Frodebu, ce n’est pas la première fois que les partis politiques travaillent dans des conditions difficiles. « Nous avons travaillé dans des conditions les plus difficiles que celles que nous connaissons actuellement », déclare le président du parti Frodebu. (Bonesha)

- Les paysans de la zone Gatabo disent avoir peur quand les politiciens se lancent des injures lors des réunions ou sur les ondes des radios locales. Selon Niyonzima Immaculée, trouvée sur place, il y a des gens qui ont pris fuite depuis la campagne électorale et qui n’ont pas encore regagné le pays. Ces personnes ou même des familles, avaient peur croyant à une reprise des hostilités, estime Mme Niyonzima. Selon Niyobubasha Geoffrey, lui aussi trouvé sur place, il y a des chefs de ménages qui ont envoyé leurs enfants et leurs femmes en Tanzanie durant toute la période d’élections dans le but de les mettre à l’abri des probables affrontements politiques entre les partis de différentes tendances. (Isanganiro)

- L’Alliance des Démocrates pour le changement se dit inquiète par le harcèlement du pouvoir  envers les partis d’opposition essentiellement ceux réunis au sein de l’Ikibiri. Il révèle que les présidents des partis CNDD, du FNL et du MSD ne sont plus au pays suite aux harcèlements initiés par le pouvoir actuel au Burundi. (Bonesha)

- Le parti UPD-Zigamibanga s’est vu interdire de tenir une réunion à Muramvya par la police nationale, ce dimanche matin. Selon des sources sur place, cette réunion avait pour objectif de faire une remise et reprise entre les quatre membres démissionnaires dudit parti et les nouveaux membres qui devraient assurer la relève. La délégation de 7 personnes  en provenance de Bujumbura qui devrait superviser ces travaux a vu leur salle envahie par la police, en expliquant que celle-ci avait des ordres d’empêcher cette réunion. Cette délégation était composée de sept membres influents du parti UPD dont deux anciens députés démissionnaires du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. (Abp)

- Léonidas Hatungimana, porte parole du président de la République, souligne que le rapport des consultations populaires sur la justice transitionnelle au Burundi sera rendu public après que le président de la République aura prêté serment. Il souligne que ce rapport n’a pas duré longtemps dans les tiroirs présidentiels. Il éffirme que sa sortie n’était pas possible car il avait été donné au président durant la période de campagne électorale. Notons que, selon les accords d’Arusha, ce rapport devrait être rendu public avant la fin de la transition (2005), dans le but d’écarter des politiciens qui ont les mains couvertes de sang. (Isanganiro)

● Société

- Le viol prend une allure inquiétante dans la province de Cankuzo, depuis le début de la crise en 1993. Selon le médecin provincial de Cankuzo, Dr Godefroid Kamwenubusa, ce fléau prend une allure inquiétante suite au manque de sensibilisation sur les droits et le respect de la femme ainsi que la consommation des stupéfiants souvent prohibés par la loi dans cette partie de l’Est du pays. Selon des sources de la direction provinciale de la santé en province de Cankuzo, en 2009, 52 cas de viol ont été enregistrés dans toute la province de Ngozi, ici il y aurait d’autres cas qui restent méconnus suite à la peur des victimes de ce fléau de dénoncer les violeurs. Pour cette année 2010, les cas de viol enregistrés sont au tour de 32 cas, dans les six premiers mois, ce qui laisse penser que le nombre des personnes violées sera élevé pour cette seule année 2010.

- Un nouveau-né a été retrouvé jeté dans une latrine sur la colline Nyambuye de la commune de Giharo de la province de Rutana au sud du Burundi. Des sources administratives disent que cet enfant a été sauvé grâce au concours de sa grand-mère qui a su ce qui s’est passé et a vite alerté la police. Le chef de zone Muzye souligne que c’était aux environs de 18h qu’une vielle femme qui allait se soulager chez elle a entendu des vagissements d’un bébé dans la latrine. Ce bébé a été sauvé de justesse et est bien portant, soulignent des sources administratives. Le chef de zone Muzye dit avoir interrogé la fille, qui avait pris l’habitude de porter un long manteau, la raison de jeter son enfant mais qu’elle avait répliqué disant que lorsqu’elle se rendait dans la latrine, elle senti quelque chose tomber dans la fosse sans savoir de quoi il s’agissait. Actuellement, elle se trouve au poste de police de Giharo où elle fait téter son bébé tout en demandant pardon afin qu’elle aille continuer ses études. Cette fille était en 10è année au lycée de Muzye et est la deuxième de la classe selon le classement général de cette année. (Rtnb)

● Sécurité

- La police signale la recrudescence des accidents de roulage ces derniers jours sur l’axe routier Bujumbura-Cibitoke, communément appelé RN5. Selon des sources sur place, ce qui inquiète c’est que la plupart de ces cas restent impunis alors qu’ils occasionnent des pertes énormes, du coté des populations qui empruntent cette voie routière. La police judiciaire à Cibitoke souligne qu’elle se contente à faire payer une amende gravitant au tour de 10.000f au chauffard qui est à l’origine d’un accident mortel, ce qui semble ne pas rassurer les familles des victimes qui trouvent que leurs parentés sont victimes des accidents de chaque jour alors que l’Etat ne fait pas grand chose pour limiter ces accidents qui sont devenus la routine.

- Deux détenus se sont évadés de la prison de Ngozi, jeudi de la semaine dernière. Selon des sources pénitentiaires, l’un des évadés aurait profité de la permission lui accordée pour se faire soigner à l’extérieur et n’est jamais revenu. Le deuxième, souligne cette même source, aurait trompé la vigilance de son gardien et s’est évanoui dans la nature. Il faisait beaucoup de mois sans enregistrer des cas d’évasion, contrairement aux mois passés, quand certains policiers étaient accusés de donner des permissions sans contrôle, ce qui poussaient les détenus à une tentation évasive. (Abp)

- Un autre prisonnier du nom de Térence Mpitarusuma a essayé de s’évader de la prison de Bururi au sud du pays. Mais il n’a pas eu le temps de traverser le mur qu’il avait perforé puisqu’il a été fusillé par la police qui était de garde. Dans la nuit de ce samedi vers 20h30, les coups de feu de ces policiers ont poussé les populations de Bururi à passer une nuit blanche paniquées suite à ces coups de feu. Le directeur de la prison a révélé à la presse le lendemain de cette fusillade que cet homme était originaire de Gitega, sur la colline de Higiro et travaillait à Vyanda sur la colline Bwatemba avant de commettre un viol qui l’avait conduit directement en prison depuis le mois d’avril. (Rtnb/Abp)