Des rumeurs de rébellion armée se propagent au Burundi
Sécurité

@rib News, 20/08/2010 – Source APA

Des rumeurs de rébellion en gestation se propagent comme un nuage de fumée au Burundi après la contestation des résultats des élections par les partis de l’opposition, suivie de la fuite de trois leaders de l’opposition, à savoir le président du FNL (Forces Nationales de Libération, l’ex-rébellion), le président du MSD (Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie) ainsi que le président du CNDD (Conseil National pour la Défense de la Démocratie).

Des hommes armés en tenue militaire circulent dans le pays spécialement dans la réserve naturelle de Rukoko (à une quinzaine de kilomètres de Bujumbura et dans la réserve naturelle de la Kibira dans les provinces Bubanza (Ouest) et Kayanza (Nord). Selon ces mêmes rumeurs, les rebelles attendent l’investiture du chef de l’Etat réélu pour lancer des attaques de grande envergure.

La population vit depuis quelques jours dans une insécurité grandissante ponctuée de morts et de vols à main armée rapportés par les medias locaux.

Depuis deux semaines, les habitants proches de ces réserves naturelles ne cessent de rapporter avoir vu des gens armés sur leurs collines la nuit et parfois très tôt le matin et qui parfois pillent et rançonnent la population et leur font transporter la rançon.

Ces informations sont rapportées quotidiennement par les médias. Des militaires et policiers du corps de défense et de sécurité auraient également regagné ce mouvement, indique-t-on à Bujumbura, assurant toutefois que l’armée est consciente de cette situation, d’après les propos de son porte parole, Gaspard Baratuza.

M. Baratuza indique que les hommes des forces de défense en cavale sont au nombre de dix et qu’ils ont déserté l’armée tout simplement parce que qu’ils « avaient de l’argent qu’ils ont ramené de la mission en Somalie et au lieu de poursuivre la formation commando, très difficile, ils ont préféré déserter ».

Malgré ces propos, le doute subsiste si l’on considère les personnes arrêtées par la police à la frontière tanzano-burundaise et soupçonnées de vouloir rejoindre la rébellion.

Il s’agit d’un nommé Abdallah Mabrouk, membre d’un parti d’opposition, UPD (Union pour la Paix et le Développement), arrêté lundi 16 août à Kobero par la police qui l’accuse d’être de mèche avec un réseau d’enrôlement des combattants pour rejoindre la rébellion. Il était en provenance de la Tanzanie à bord d’une voiture qu’il convoyait à partir de Dar-Es-Salaam.

Par ailleurs, dix jeunes garçons parmi lesquels des élèves, ont été pris sur le chemin de la Tanzanie le même jour avec un accompagnateur tanzanien qui allait soi-disant leur octroyer du travail. Mais pour la police, le mobile est l’enrôlement à une rébellion.

Le président Pierre Nkurunziza a été réélu le 28 juin dernier pour un deuxième mandat, avec 91,62% des voix.