Nkurunziza place son second mandat sous le signe du rassemblement
Politique

PANA, 26/08/2010

Bujumbura, Burundi - Le chef de l'Etat burundais, Pierre Nkurunziza, a déclaré, jeudi, à l'occasion de la prestation de serment pour un second mandat de cinq ans, qu'il était investi président de "toute la République du Burundi, de tous les Burundais" et promis que "les décisions que nous prendrons seront dans l'intérêt de tous les Burundais sans discrimination aucune".

"Nous rappelons aux citoyens burundais que l'action de voter pour nous ou contre nous s'est clôturée le jour de l'élection présidentielle du 28 juin 2010", a-t-il poursuivi sous un tonnerre d'applaudissements des nombreux invités de marque tant nationaux qu'étrangers aux cérémonies d'investiture placées sous haute surveillance de la police et de l'armée nationales.

Par contre, l'opposition brillait par son absence aux cérémonies après avoir boycotté les élections présidentielles pour protester contre des 'fraudes massives' qui auraient entaché les municipales organisées un mois plus tôt.

Durant le nouveau mandat, "notre priorité sera la consolidation de la paix, la sécurité et la réconciliation nationale afin que chacun se sente mieux qu'hier et soit content de vivre dans son pays", a encore déclaré M. Nkurunziza dans le discours de circonstance.

Le chef de l'Etat sortant qui a été réélu sur un score de plus de 92% des suffrages a encore arraché des applaudissements nourris du publics en déclarant que les cérémonies du jour revêtaient un cachet particulier car "c'est la première fois dans l'histoire du Burundi qu'un pouvoir issu des élections termine au moins un mandat".

Le premier président démocratiquement élu, Melchior Ndadaye, rappelle-t-on, avait été assassiné en octobre 1993 dans un putsch militaire.

Son successeur, Sylvestre Ntibantunganya, a échappé à un autre coup de force militaire au bout de seulement quelques mois de pouvoir, tandis que l'ancien président Cyprien Ntaryamira a péri au bout de seulement trois mois de pouvoir dans l'attentat contre l'avion de son homologue rwandais, Juvénal Habyarimana, au-dessus de Kigali, le 6 avril 1994.

A noter que seul le chef de l'Etat rwandais, Paul Kagame, a pris part aux cérémonies d'investiture de son homologue burundais, tandis qu'une quinzaine de délégations africaines, européennes, asiatiques et américaines étaient représentées soit par des vice-présidents de la République, soit par des ministres des Affaires étrangères, des ambassadeurs et autres envoyés spéciaux.