Burundi : Sinunguruza et Rufyikiri sont les deux nouveaux vice-présidents
Politique

@rib News, 28/08/2010 - Source AFP

Gervais RufyikiriThérence SinunguruzaLes deux chambres du Parlement burundais ont approuvé samedi, séparément et à la quasi-unanimité, les noms des deux vice-présidents que leur a soumis le chef de l'Etat, Pierre Nkurunziza.

Thérence Sinunguruza, Tutsi de 51 ans, un ancien ministre des Relations extérieures et de la Justice issu du principal parti tutsi, l'Union pour le progrès national (Uprona), a été choisi comme premier vice-président.

Gervais Rufyikiri, Hutu de 45 ans président du Sénat durant le 1e mandat de Nkurunziza et membre du parti présidentiel du Conseil national pour la défense de la démocratie - Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD), va occuper le poste de deuxième vice-président.

Selon la Constitution, qui partage le pouvoir entre Hutus et Tutsis, le président choisit parmi les élus les deux vice-présidents, qui doivent être issus de partis et d'ethnies différents.

Le premier vice-président est chargé de coordonner les domaines politique, sécuritaire et administratif, et le deuxième, le domaine économique et social.

Le président Nkurunziza doit nommer son gouvernement d'ici dimanche ou lundi au plus tard, a assuré un haut cadre du parti présidentiel.

Selon la Constitution, le gouvernement comprend "au plus 60% de Hutus" et "40% de Tutsis au plus". Les Hutus représentent 85% de la population, et les Tutsis 14%.

La Constitution précise en outre que les membres du gouvernement proviennent des différents partis ayant obtenu plus de 5% des voix aux législatives (le Cndd-Fdd, l'Uprona et le Frodebu-Nyakuri).

Le Burundi traverse une grave crise politique depuis l'élection communale du 24 mai, remportée très largement par le parti au pouvoir et dont les résultats ont été contestés par l'opposition qui a dénoncé des fraudes massives.

La présidentielle de juin a été remportée par le président sortant Pierre Nkurunziza, seul candidat en lice, qui a prêté serment jeudi. Son Cndd-FDD, issu de la principale rébellion hutu du pays, a ensuite remporté les législatives et les sénatoriales.

Ce pays avait basculé en 1993 dans une guerre civile qui a fait 300.000 morts.