Burundi : L’opposition mécontente de la reconduction de certains ministres
Politique

@rib News, 02/09/2010 – Source APA

L’opposition burundaise réunie au sein de l’Alliance des Démocrates pour le Changement (ADC-Ikibiri) qui continue de contester les dernières élections, a qualifié de "catastrophique" la reconduction de certains ministres, notamment celui de l’Intérieur que cette coalition de 12 partis accuse d’avoir maltraité les partis politiques par trop d’ingérence dans leur gestion interne.

Selon Chauvineau Mugwengezo, porte parole de l’ADC, qui s’est retiré du processus électoral en cours au Burundi, "cela signifie qu’il n’y aura pas de dialogue car c’est un homme qui s’est illustré par des pratiques visant à diviser et à casser les partis d’opposition et la société civile". Il a invité le chef de l’Etat à procéder à un léger remaniement.

Cependant, les commentateurs sont unanimes pour dire que ce gouvernement respecte la prescription de la Constitution en termes d’équilibre ethnique et du genre.

L’équipe compte en effet, à peu près 60% de ministres de l’ethnie majoritaire hutu et 40% issus de l’ethnie tutsie, l’ethnie minoritaire des batwas (pygmées) n’étant pas représentée.

Ces derniers ont été cependant cooptés à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans les conseils communaux. S’agissant de l’équilibre genre, le nouveau gouvernement compte 9 femmes sur 21 (soit 42 %), comme le stipule la Constitution qui préconise un minimum de 30%.

Cependant, les femmes regrettent qu’elles ne soient pas représentées au plus haut sommet de l’Exécutif comme c’était le cas au cours du premier mandant de Pierre Nkurunziza où des femmes occupaient non seulement la deuxième vice-présidence mais également la présidence du Parlement.

Mais certains observateurs estiment qu’elles peuvent se réjouir car ayant hérité de grands ministères notamment le département des Finances, la Justice, la Santé, le Commerce, l’Industrie, les Postes et le Tourisme, l’Agriculture et l’Elevage, les Télécommunications, la Fonction publique, le Travail et la Sécurité sociale, la Solidarité nationale, les Droits de l’homme et le Genre, la Communication et les télécommunications. Les portefeuilles ministériels sont passés de 26 à 21, rappelle-t-on.

Cette fusion de départements ministériels, conçue pour diminuer les dépenses, ne sera pas pour autant efficace d’après certains observateurs. C’est ainsi que l’intégration du ministère de la lutte contre le Sida au ministère de la Santé est décriée par les défenseurs de la lutte contre ce fléau qui estiment que cela ne rendra pas cette lutte efficace, d’autant plus que ce secteur connaît déjà des problèmes énormes.