Nouvelles locales du jeudi 09 septembre 2010
Nouvelles locales

@rib News, 10/09/2010

● Justice / Droits de l’Homme

 - L’affaire de l’assassinat d’Ernest Manirumva est réapparue ce jeudi pendant que la famille, la société civile et les médias se souvenaient de cet horrible meurtre. Ce jeudi, c’était exactement 18 mois jour par jour après l’assassinat d’Ernest Manirumva, ancien vice-président de l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques (Olucome).

- La famille de l’ancien vice-président de l’Olucome se dit inquiète par la lenteur dans l’avancement de ce dossier de l’assassinat alors que d’autres dossiers survenu après celui de Manirumva ont été déjà clôturés par la justice burundaise. Ce qui montre que la justice traîne les pieds à bon escient pour décourager la famille, a déploré une membre de la famille de Manirumva sous couvert d’anonymat. Une autre déception, selon la famille de Manirumva, ce sont les déclarations de la ministre de la Justice et garde des sceaux, Mme Ancilla Ntakaburimvo. Selon cette famille, la ministre de la Justice a minimisé le dossier de Manirumva en le comparant aux autres que la justice est en train d’analyser.

- Du coté de l’Association de Défense des Droits de l’Homme et des Prisonniers, c’est une grande déception de la part de certains membres de la police burundaise. Pierre Claver Mbonimpa, président de l’Aprodh souligne que les témoins dans l’affaire Manirumva ne sont pas du tout protéger. Sur les six témoins dans ce dossier, quatre ont déjà été éliminés dans des situations un peu confuses, déplore le président de l’Aprodh. Par ailleurs, souligne-t-il, la police n’a rien à foutre dans la commission d’enquête car il y a certains de ce corps de sécurité qui sont cités dans l’affaire. Raison pour laquelle la commission devrait être composée par les juges d’instruction uniquement. Le président de l’Aprodh passe à la vitesse supérieure en demandant au président de la République de mettre de coté certains de son entourage ayant des mains couvertes de sang. En les comparant aux mauvaises herbes dignes d’être déterrées, le président de l’Aprodh trouve qu’il sera difficile de bien travailler quand le président de la République est entouré par des gens qui devraient être en prison. 

- Des sources diplomatiques disent d’ailleurs qu’il y aurait une ambassade de Bujumbura qui aurait publié 11 noms de hauts cadres de la police et de la documentation mais rien n’a été fait pour interroger afin de faire la lumière sur cet assassinat.

- Me Prosper Niyoyankana, avocat de la famille de la victime, se dit lui aussi sidéré par la lenteur du dossier du meurtre de Manirumva. Selon Me Niyoyankana, la police n’a rien à faire dans les enquêtes sur la mort de cet illustre militant de la  lutte contre la corruption. « Il faut d’ailleurs refaire les enquêtes surtout qu’il y a des éléments de la police dans la troisième et dernière commission sur le meurtre de Manirumva » demande le Me Niyoyankana. Ici il souligne le rôle de la police dans le meurtre de Manirumva. Comment peut-on tuer quelqu’un et faire des enquêtes en même temps et espérer retrouver les criminels, peut-on se demander.

- Le président de l’Olucome Gabriel Rufyiri lui aussi trouve qu’il est impératif que ce dossier soit vidé une fois pour toute. M. Rufyiri souligne que la mort de son adjoint s’inscrit dans le cadre des activités de son organisation. Il rappelle que la mort de son collègue activiste de la lutte contre la corruption est liée à des enquêtes qu’il effectuait chaque jour sur les malversations économiques. Il ajoute aussi que Manirumva avait des informations sur un commerce d’armes dans la sous- région par certaines personnes. Raison pour laquelle, suggère t-il, il faut vider ce dossier le plus rapidement possible pour ne pas garder dans les affaires de l’Etat des gens aux mains couvertes de sang.

- Le président de l’Olucome se dit cependant prêt à mourir pour la cause qu’il a toujours défendue. « Nous ne pouvons pas accepter que moins de 1000 personnes confisquent toute la richesse du pays alors que la majorité croupisse dans la misère », jure le président de l’IOlucome Gabriel Rufyiri.

Synergie de cinq radios : Bonesha Fm, Isanganiro, Rpa, CCIB et Renaissance Fm