Burundi : Une attaque meurtrière dans les plantations d’un ami du président
Sécurité

@rib News, 15/09/2010

Une attaque attribuée à des hommes armés en uniforme a eu lieu ce mercredi matin à Gihanga dans la province de Bubanza, au nord-ouest du Burundi.

Des sources sur places citées par les radios locales soulignent que c’était aux environs de 9h30 lorsque les travailleurs du Tanganyika Business Company (BTC), appartenant à l’homme d’affaire Nahum Barankiriza, se rendaient dans les plantations de canne à sucre quand ils ont été encerclés par des hommes armés en uniformes militaires et armés de fusils kalachnikov, qui ont tiré sur eux.

Ces mêmes sources soulignent que quatre personnes ont été grièvement blessées lors de ces attaques. Elles ont été évacuées vers l’hôpital de Gihanga où elles suivent déjà un traitement. D’autres grièvement blessées se trouvent actuellement dans différents hôpitaux de la ville de Bujumbura, soulignent ces mêmes informations.

Lors  de ces attaques, beaucoup de personnes travaillant pour la BTC auraient été tuées par balles dont un certain Rénovât Ntahiraja l’adjoint du chargé des opérations agricoles dans cette entreprise.  es rescapés qui étaient avec lui lors de ces attaques disent avoir vu son corps gisant par terre au milieu d’autres corps des travailleurs de cette entreprise sucrière tués sur le champ.

Ces attaques dans la Rukoko interviennent dans un vaste champ de cannes à sucre appartenant à Nahum Barankiriza, un homme d’affaire ayant des liens importants avec le président de la République Pierre Nkurunziza.

Certains vont jusqu’à accuser le président de la République d’avoir offert des tracteurs à cet homme d’affaire du nom de Barankiriza, des machines que le gouvernement chinois avait attribué au gouvernement burundais, il y a quelques mois.

Une autre attaque a eu lieu cette nuit à Ngozi au nord du Burundi. 8 hommes armés de fusils ont attaqué la localité de Mivo à Ngozi. Le curé de la paroisse de Mivo qui rentrait du centre urbain de Ngozi vers 21 heures les a vu le premier et a rebroussé chemin pour avertir les forces de l’ordre. Ceux-ci se sont affrontés à ce groupe et deux chargeurs de fusils kalachnikov ont été récupérés par la police lors de cette opération. Les sources sur places disent qu’il n’y a pas eu de dégâts humains ou matériels.

Entre temps, les arrestations des membres des partis d’opposition continuent au Burundi. Valentin Manirakiza, un colonel retraité et ancien membre du parti au pouvoir passe deux jours dans la prison centrale de Mpimba à Bujumbura. Ce membre actif du parti UPD (opposition) est accusé par ses anciens compagnons du parti au pouvoir d’avoir collaboré avec les malfaiteurs qui ont largué des grenades en mai, sur certains endroits de la ville de Bujumbura juste après les élections communales contestées par l’opposition burundaise.

Le porte-parole de l’Alliance des Démocrates pour le Changement (ADC-Ikibiri), Chovineau Mugwengezo, souligne que le colonel Manirakiza a été arrêté pour des mobiles politiques et non sécuritaires comme les uns cherchent à l’expliquer à l’opinion, a-t-il martelé à la presse.

Ces situations d’insécurité interviennent au Burundi alors que le président de la République et le porte-parole de l’armée ne cessent de dire que la rébellion ne fait plus recette au Burundi. Ce qui veut dire que les deux personnalités minimisent la gestation d’une nouvelle rébellion.

Des sources de Rukoko soulignent que ce mardi deux cadavres avaient été découverts dans cette réserve naturelle frontalières à la RDC. Ce samedi, soulignent ces mêmes sources, 7 autres corps avaient été découverts dans la même réserve de Rukoko. Le porte-parole de l’armée nationale le Colonel Gaspard Baratuza avait révélé aux médias que deux des corps trouvés avait été identifiés et cinq autres restaient inconnus. [ND]