Burundi : sept civils tués dans le nord
Sécurité

RFI, 16 septembre 2010

Au moins sept civils ont été tués mercredi 15 septembre 2010 au cours d'une attaque attribuée à « des bandits armés non identifiés » près de Bujumbura, dans une zone que la population soupçonne d'abriter de nouvelles poches de rébellion et où les forces de sécurité ont lancé une opération.

Pour la première fois, le groupe armé qui opère depuis quelque temps, à partir des marais de la Rukoko (situés à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Bujumbura), a frappé en plein jour. Le bilan est très lourd : sept personnes tuées de sang-froid et dix blessés, dont quatre dans un état critique, selon des sources administratives. Cette explosion de violence a eu l’effet d’un électrochoc dans la région.

Désormais, les gens ne cachent plus leur peur et parlent ouvertement d’un nouveau mouvement rebelle basé dans cette zone frontalière avec la RDC.

« Nous les qualifions de bandits »

Mais le discours officiel, lui, jusqu’ici n’a pas changé. Le porte-parole de l’armée, le colonel Gaspard Baratuza : « Celui qui veut dire autre chose, contraire à ce que nous disons, n’a qu’à le dire. Mais nous, en tant que techniciens de la défense nationale, nous disons que le groupe de bandits armés, de voleurs, qui tuent, qui violent, qui pillent (...), nous, nous les qualifions de bandits ».

Malgré cette dénomination qui est sans doute destinée à rassurer, le porte-parole de l’armée appelle les Burundais à la vigilance : « un message à l’endroit de toute la population, c’est de rester serein, collaborer avec l’administration, les forces de l’ordre, dénoncer tout ce qu’ils voient dans le marais chez eux, dans leur secteur, pour lutter contre tous ces criminels qui veulent faire de notre pays, un pays d’instabilité ».

Aujourd’hui, beaucoup de Burundais espèrent que ce pays qui sort à peine de treize ans de guerre civile, ne va pas être rattrapé par ses vieux démons.