Au Burundi, insécurité grandissante dans les marais de la Rukoko
Sécurité

RFI, 17 septembre 2010

Les violences se sont multipliées depuis quelques jours dans les marais de la Rukoko, à une dizaine de kilomètres au nord de Bujumbura. Un mystérieux groupe armé qui sévit dans la zone, a massacré mercredi 15 septembre 2010, sept ouvriers travaillant dans les champs de cannes à sucre, puis s’en est pris aux bêtes. Actes perpétrés par des bandits ou imputables à l’opposition ? Le mystère semble entier.

Dans la matinée du 15 septembre, ce groupe armé attaque une plantation de cannes à sucre. Sept ouvriers sont tués par balles ou à coups de machette et dix autres sont blessés. Dans la soirée, des dizaines de ces bandits armés, selon la dénomination officielle, investissent trois fermes, toujours dans le même périmètre, où ils ont abattus une quarantaine de vache et mutilé une vingtaine d’autres, alors que les nombreuses patrouilles militaires lancées à leurs trousses, étaient rentrés bredouilles.

Trois jours plus tôt, les cadavres de sept civils tués à l’arme blanche avaient également été retrouvés dans cette zone, un crime toujours attribué à ce mystérieux groupe.

Un mouvement d'inspiration politique

Sur place, de nombreux témoignages attribuent ces attaques à une rébellion naissante. Des actes perpétrés pour inspirer la terreur et chasser les gens d’une zone qu'elle considère désormais comme son fief, assure t-on.

Même si, officiellement, le pouvoir burundais parle plutôt de bandits armés, de nombreux responsables reconnaissent en privé qu’il s’agit d’un mouvement d’inspiration politique et accuse l’opposition d’être derrière cette entreprise de déstabilisation.

Le 16 septembre, la police a perquisitionné au domicile d’un leader d’opposition qui a fui son pays depuis deux mois. Elle a arrêté quatre de ses militants, et a exhibé des tenues militaires qu’elle aurait trouvé sur place.