Burundi : la police interdit une conférence de presse de l’opposition
Politique

@rib News, 18/09/2010 – Source Xinhua

L’Alliance des Démocrates pour le Changement au Burundi (ADC-Ikibiri), regroupant plusieurs partis de l’opposition, n’a pas pu animer ce vendredi une conférence de presse pour s’exprimer sur les récentes tueries des populations et de vaches dans la réserve naturelle de la Rukoko située à 15 Km de Bujumbura, dans la province de Bubanza à l’Ouest du pays.

Il y avait une présence massive de policiers sur toutes les permanences des partis membres de l’Alliance. Ils avaient un seul message aux conférenciers qui étaient à la permanence du parti UPD-Zigamibanga dans la commune urbaine de Rohero qui s’apprêtait à abriter cette conférence : « Les autorités ont interdit la tenue de la conférence de presse. Si vous décidez autrement, nous allons faire usage de la force ».

Les leaders de l’ADC ont changé de tactique et se sont rendus dans une résidence du parti CNDD située dans la commune urbaine de Gihosha à quelque 5 Km de la permanence de l’UPD accompagnés par les journalistes à la recherche de l’information tant attendue par les Burundais et autres résidants.

Là aussi, la conférence n’a pas pu avoir lieu car les éléments de la police ont fait irruption dans la cour de la permanence et ont encore une fois interdit la tenue de la conférence de presse.

Un des conférenciers s’est clandestinement retiré du lieu et est parti avec les journalistes dans une troisième permanence située à 2 Km de là, celle du parti FRODEBU, où le président de ce parti a pu dire quelques mots avant que la police n’arrive pour encore une fois les déroger.

« Que ceux qui ont la preuve que c’est l’ADC-Ikibiri qui tue dans Rukoko, qu’ils les amènent et qu’on s’asseye pour en parler sans la présence policière. Ce n’est que la seule voie pour connaître les responsables de ce qui s’est passé dans Rukoko et ce qui se passe partout ailleurs dans le pays. En envoyant ces policiers, le pouvoir n’a pas voulu que la vérité soit portée au grand jour. Il a peur de nous pour en parler. Mais il finira par dialoguer avec l’opposition, la société civile, la population et les forces morales », a indiqué Léonce Ngendakumana, le président du FRODEBU.