Nouvelles découvertes macabres au Burundi
Sécurité

RFI,  22 septembre 2010

Pas moins de quatorze cadavres, certains mutilés, ont été découverts il y a une semaine près de Gatumba, au nord-ouest de la capitale burundaise.

Depuis deux mois, des rumeurs persistantes font état d'une rébellion naissante dans les marais de la Rukoko à une vingtaine de kilomètres au nord de Bujumbura et dans la forêt de la Kibira qui court du nord au sud du Burundi. Les autorités politiques et militaires assurent de leur côté qu'il agit de simples groupes « de bandits armés non identifiés ».

Après une heure de marche harassante à travers une forêt quasi-impénétrable, on tombe sur l’embouchure de la rivière Rusizi et du lac Tanganyika. Au milieu, tout un troupeau d’hippopotames qui s’ébattent.

Mais deux cents mètres plus loin, c’est l’envers du décor : trois cadavres dont celui d’une femme décapitée gisent sur la plage au milieu de nombreux débris. Le chef de quartier évoque le drame :

« La semaine passée nous avons d’abord enterré quatre personnes mortes, puis six. Aujourd’hui, nous avons enterré une personne, et nous devons encore ensevelir trois corps. En tout, quatorze cadavres. Les gens ont peur. Quand on voit ces cadavres, on ne sait pas ce qui se passe. On ne sait pas s’il y a la guerre, on ne sait pas s’il n’y a pas la guerre. »

Pour les habitants de Gatumba, tous ces cadavres sont charriés par la rivière Rusizi depuis les marais de la Rukoko, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de Bujumbura. Une zone où serait basé un groupe rebelle qui a tué il y a une semaine, sept ouvriers agricoles et massacré des dizaines de vaches.

Il s’agit dit-on de gens tués par ces combattants mystérieux, ce qui suscite la peur comme chez ce pêcheur qui n’a pas voulu dévoilé son identité : « Ce qui se passe nous fait peur, nous qui habitons près des marais de la Rukoko. On espérait que la guerre était finie mais en revoyant de tels crimes, nous avons l’impression que nous ne connaîtrons jamais la paix. On demande au gouvernement de tout mettre en œuvre pour restaurer la sécurité. Il doit se lancer à la poursuite de ces combattants et arrêter leur mouvement ».

Jusqu’ici, le pouvoir assure qu’il n’y a pas de rébellion naissante au Burundi. Il s’agit affirme-t-on de « simples bandits armés ».