Burundi :4 militants de l'opposition parmi des cadavres récemment retrouvés
Droits de l'Homme

@rib News, 28/09/2010 – Source AFP

Les corps d'au moins quatre militants de l'opposition figurent parmi les quatorze cadavres découverts récemment à l'embouchure d'une rivière en périphérie de Bujumbura, a indiqué mardi une association burundaise de défense des droits de l'Homme.

"Quatre corps ont été identifiés sans l'ombre d'un doute et sont ceux d'anciens combattants du parti FNL (ex-rébellion hutu des Forces nationales de libération)", a déclaré Pierre Claver Mbonimpa, président de l'Association pour la protection des personnes détenues et des droits humains (Aprodeh).

Il s'agit d'Augustin Nibizi, qui avait été intégré dans la police avec le grade de lieutenant, Siméon Ndikugakiza, Emmanuel Banani et Jean-Marie Ndayishimiye, ex-combattants démobilisés, a précisé M. Mbonimpa.

Ces identités ont été confirmées par des sources policières.

La police et les différents services de sécurité "ont arrêté au cours des deux derniers mois plus d'une centaine de membres de l'opposition mais ce qui est très inquiétant, c'est que plusieurs parmi eux sont portés disparus depuis deux ou trois semaines", a poursuivi le président de l'Aprodeh.

Au moins sept de ces détenus, membres du parti FNL, "n'ont pas été retrouvés dans tous les lieux de détention connus et aucun responsable n'est capable de dire où ils sont", a-t-il révélé.

"Pratiquement toutes les arrestations aujourd'hui sont illégales, les détenus disparaissent, les prisons sont remplies de prisonniers politiques, (...), il y a beaucoup de violations de droits de l'homme", a dénoncé l'activiste burundais, appelant "le pouvoir à privilégier la voie du dialogue".

Quatorze cadavres, certains mutilés ou ligotés, ont été découverts en une semaine à l'embouchure de la Rusizi qui se jette dans le lac Tanganyika.

Au moins 14 civils avaient également été tués la semaine dernière dans les marais voisins de la Rukoko. Ces attaques ont été attribuées par les autorités à "des bandits armés non identifiés".

Cette série de meurtres semble toutefois confirmer des rumeurs persistantes sur la présence de nouvelles poches de rébellion dans les marais de la Rukoko et dans la forêt primaire de la Kibira, qui court du nord au centre du Burundi.

Le Burundi sort d'une guerre civile qui a fait plus de 300.000 morts.