Faillite de la Sosumo : Ntisezerana tente de s’expliquer sans convaincre
Politique

@rib News, 03/10/2010

Gabriel NtisezeranaGabriel Ntisezerana, le président du Sénat burundais et ancien 2ème Vice-président de la République, se dit sidéré par certaines personnes mal intentionnées qui cherchent à l’impliquer dans l’affaire SOSUMO.

M. Ntisezerana dément les allégations selon lesquelles il aurait usé de son pouvoir pour protéger le Directeur général la SOSUMO, Alexis Ntaconzoba, actuellement sous les verrous pour « détournements et malversations ».

Le président du Sénat, cité par la radio Rema FM proche du pouvoir, a affirmé qu’il n’a jamais été le fournisseur de la SOSUMO en carburant ou en fertilisants. « Que celui qui a des preuves sur ça les fournisse à la justice », a-t-il déclaré.

Ntisezerana souligne qu’il n’a jamais couvert le DG de la SOSUMO et que les chiffres qu’il a communiqués à la presse étaient fournis par le DG lui-même.

Pour rappel, le DG de la Société sucrière du Moso Alexis Ntaconzoba est en prison depuis trois jours suite aux malversations économiques qui ont eu lieu au sein de cette unique sucrerie publique du sud est du Burundi.

La chambre basse du Parlement sortant, sous l’initiative du député Léonard Nyangoma avait initié des enquêtes pour se rendre compte de la situation financières de l’entreprise. Le député de l’opposition avait fait venir le ministre du commerce de l’époque devant l’Assemblée nationale pour répondre aux questions orales.

Alors que la ministre Bigirimana affirmait devant les députés que la santé financière de cette entreprise était très mauvaise, le 2ème Vice-président Ntisezerana, en charge des questions économiques, clamait haut et fort que la Sosumo se porte à merveille, malgré les "mauvaises langues" devrait-il conclure après une visite éclaire dans l'entreprise.

Plusieurs interrogations sont actuellement soulevées par ceux qui ont suivi l’évolution économique de la SOSUMO. Pourquoi M. Ntisezerana s’est-il précipité pour annoncer ces chiffres en dénigrant le rôle du ministre de tutelle, Mme Euphrasie Bigirimana, qui avait annoncé l’état lamentable de la SOSUMO, en l’accusant de politiser la question de la sucrerie ?

Pourquoi M. Ntisezerana n’a-t-il pas voulu écouter son collègue, avec laquelle il partageait le Conseil des ministres de chaque semaine, mais a préféré faire confiance au DG de la SOSUMO, qui vient de finir en prison sur le même dossier ?

Le nom de Ntisezerana revient très souvent dans les gros dossiers de malversations financière au Burundi, mais il a jusqu’ici pu échapper à toute poursuite judiciaire. Selon plusieurs sources, il bénéficie de protection au plus haut niveau de l’Etat malgré les conflits d’intérêts flagrants entre sa double casquette d’homme d’affaire et de responsable politique. [ND]


NdLR : En mars 2010, ARIB.INFO publiait "La vérité cachée sur l’état financier de la SOSUMO" donnant, chiffres à l’appui, l’état réel des finances de cette entreprise. Lire l’article

En septembre 2009 déjà, ARIB.INFO publiait, un document sur les "Malversations sans précédent à la Société sucrière du Moso (SOSUMO)". Lire l’intégralité du document