Faim "extrêmement alarmante" dans quatre pays africains dont le Burundi
Société

APA, 12-10-2010

Bujumbura (Burundi) - La faim a atteint des niveaux « extrêmement alarmants » en République Démocratique du Congo, au Burundi, au Tchad et en Erythrée et alarmants dans 25 pays sur 122 en développement étudiés, indique un rapport de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires reçu mardi à APA.

Cet organisme fait remarquer que la faim dans le monde touche un milliard de personnes et prend des proportions inquiétantes en raison de la pauvreté, des conflits et de l’instabilité politique.

La République démocratique du Congo est le pays qui a subi la plus forte détérioration de l’indice de la faim, souligne le document ajoutant que c’est également celui qui a le plus fort taux de mortalité infantile au monde. A l’exception de Haïti et du Yémen, tous les pays dans lesquels cet indice a atteint un niveau « alarmant » se trouvent en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, souligne le rapport.

Cet indice de la faim dans le monde est calculé à partir de trois indicateurs : la proportion de la population sous-alimentée, l’insuffisance pondérale infantile et le taux de mortalité infantile. La malnutrition chez les enfants de moins de deux ans constitue l’un des principaux obstacles à la réduction de la faim dans le monde, souligne par ailleurs le rapport ajoutant que le manque de nourriture cause chez cette catégorie des dommages physiques et mentaux irréversibles.

"Les conflits qui perdurent depuis la fin des années 1990 ont provoqué un effondrement de l’économie, des déplacements massifs de population et une situation chronique d’insuffisance alimentaire" en République démocratique du Congo, expliquent encore les auteurs du rapport.

"L’accès à la nourriture et sa disponibilité se sont détériorés à la suite de la chute de la production agricole et les régions reculées sont devenues encore plus isolées en raison de la grande pauvreté des infrastructures", ajoute le document.

Il note que l’indice classe les pays sur une échelle de zéro à 100, zéro représentant le meilleur score et 100 le pire. Cependant en pratique aucun de ces extrêmes n’est atteint, indique-t-on.

Ce rapport est publié au moment où le ministère burundais de l’Agriculture et de l’Elevage ainsi que les organisations de la société civile ne cessent de demander à l’Etat de respecter les accords de Maputo qui demandent aux gouvernements d’allouer au secteur agricole au moins 10% de leur budget.

Pour 2010, sur un budget total de 860,927milliards de FBU, l’agriculture a reçu 18,037 milliards de FBU, soit moins de 3%. Ce secteur fait vivre 90% de la population et contribue jusqu’à plus de 50% au PIB procurant au pays plus de 80% de ses recettes d’exportation.