Burundi : L’opposition s’insurge contre les propos d’un cadre du parti présidentiel
Politique

@rib News, 14/10/2010

ADC–IKIBIRI ALLIANCE DES DEMOCRATES POUR LE CHANGEMENT AU BURUNDI

DECLARATION DE L’ADC-IKIBIRI CONTRE LES ALLEGATIONS INCENDIAIRES DE RICHARD NIMBESHA

L’ADC-IKIBIRI, après avoir entendu les propos incendiaires et mensongers de Richard Nimbesha, ex Sénateur de Bubanza, contre l’ADC-IKIBIRI et les ex FAB déclare ce qui suit :

A. Les faits

1. Ce lundi 11 novembre 2010 s’est tenue, en province de Bubanza, une réunion regroupant tous les gouverneurs de provinces du Burundi, les dirigeants autoproclamés des communes et autres autorités de cette même province. La réunion était coprésidée par trois ministres du régime en place à Bujumbura, à savoir : les ministres de l’intérieur, de la défense nationale et des Anciens combattants, et de la sécurité publique. Deux points figuraient à l’agenda de cette réunion : l’investiture d’un certain Kenese Jacques dissident des FNL comme gouverneur de la province de Bubanza et les questions en rapport avec la sécurité.

2. Au cours de cette réunion, Richard Nimbesha, ex Sénateur de Bubanza, un des rares burundais attardés et porteur encore du virus du divisionnisme, oubliant que le peuple burundais est immunisé contre ce virus, a tenté en vain de le contaminer par des déclarations tant mensongères qu’incendiaires proférées contre l’ADC-IKIBIRI et les ex FAB (ex Force Armées Burundaises)

3. En substance, Richard Nimbesha a déclaré ce qui suit : « Les ex FAB sont les auteurs de l’insécurité à Bubanza, ne m’inspirent pas confiance et d’ailleurs elles ont voté pour l’ADC-IKIBIRI. A la première attaque de la rébellion, le camp Muzinda, au lieu de se battre, se ralliera à la rébellion. Certains officiers m’ont dit que les détenteurs actuels du pouvoir doivent négocier car ils détiennent un pouvoir qu’ils ont usurpé. L’ADC est derrière tout cela, car les ex FAB ont voté pour les partis membres de l’ADC ». Richard Nimbesha a conclu ses propos en demandant que les ex FAB considérés comme traitres et compromis soient confinés dans leurs casernes et qu’on laisse seuls les ex PMPA (ex Partis et Mouvements Politiques armés) se battre contre la rébellion. Il a demandé aussi l’entretien avec le ministre de la défense pour lui donner les preuves tangibles pour illustrer de ses propos. Notons que l’intervention de Richard a été longuement applaudie par un bon nombre de participants à cette réunion, pour la plupart tout récemment nommés illégalement à la tête des communes et provinces.

B. La position de l’ADC-IKIBIRI

1. L’ADC-IKIBIRI rejette en bloc les propos mensongers de Richard Nimbesha et ses acolytes dont les seuls mobiles sont de trouver des raisons pour diaboliser et persécuter l’opposition. Le monde entier sait que les ex FAB tout comme l’ADC-IKIBIRI ne sont pas responsables de la mort des milliers de personnes assassinées et jetées dans les rivières récemment (Ruzizi, Kaburantwa, Ruvubu…) et durant toute la première législature du parti au pouvoir.

2. L’ADC-IKIBIRI et les ex FAB ne sont pas non plus responsables des fraudes électorales massives qui ont entaché les dernières mascarades électorales, des arrestations massives des militants de l’opposition et de la société civile, de la corruption et de la dilapidation du patrimoine de l’Etat. Or ces actions nocives sont les principales sources de l’insécurité. S’il était avéré que les ex FAB, tout comme la grande majorité des citoyens, notamment de la FDN ont voté pour les partis devenus membres de l’ADC, la preuve serait faite qu’elles voulaient se débarrasser comme tout le monde, d’un gouvernement gangrené par la corruption. et qui a échoué sur toutes les lignes dans la gestion du pays. Malheureusement, les fraudes massives et les irrégularités qui ont émaillé les dernières élections ou farces électorales ont fait dérailler tout le processus électoral.

3. L’ADC-IKIBIRI informe l’opinion publique que l’insécurité généralisée dans le pays et l’entretien d’un climat de terreur et d’intimidation à l’endroit des citoyens avant, pendant et après tout le processus électoral est imputable aux agents du pouvoir en place, principalement les milices créées et entretenues par lui.

4. L’ADC considère que Richard Nimbesha veut se faire l’avocat du diable en essayant de couvrir certains hauts responsables du climat de malaise actuel et de l’insécurité tant alimentaire que physique au sein de toutes les couches de la population. Richard et ses mentors cachent mal leurs réflexes tribalistes, devant un peuple qui rejette le pouvoir illégitime en place, ils sont vainement à la recherche d’une solidarité négative ethnique. Mais c’est trop tard, le peuple burundais a compris que le problème burundais est fondamentalement politique et non ethnique.

5. L’ADC-IKIBIRI, rappelle une fois de plus qu’elle reste engagée pour défendre et restaurer la démocratie menacée d’extinction par les tenants du régime actuel.

6. L’ADC-IKIBIRI demande au régime en place d’oeuvrer pour la création et l’entretien d’un climat d’apaisement en vue d’engager un dialogue franc et sincère avec son opposition.

7. Dans ce même ordre d’idées, l’ADC exige l’arrêt des arrestations, emprisonnements, assassinats des militants de l’opposition et la libération sans conditions de tous les prisonniers politiques et d’opinion.

8. L’ADC-IKIBIRI demande enfin à la communauté internationale d’exercer rapidement une forte pression sur le régime en place à Bujumbura pour qu’il accepte de dialoguer avec l’opposition sur deux questions :

Un regard introspectif sur le processus démocratiques au Burundi et le contentieux électoral. Sans cela, demain ça sera trop tard.

Fait à Bujumbura le 13 octobre 2010

Pour la coalition ADC-IKIBIRI

Chauvineau MUGWENGEZO

Porte-parole