Burundi : la Banque Mondiale "inquiète" de la corruption
Economie

@rib News, 07/11/2010 - Source AFP

Le niveau de corruption au Burundi "est un sujet d'inquiétude" pour la Banque mondiale, a déclaré dimanche à Bujumbura la vice-présidente de cette institution en charge de l'Afrique, Obiageli Ezekwesili.

"Bien sûr, nous sommes inquiets parce que le Burundi continue à être classé parmi les pays perçus comme les plus corrompus du monde dans le classement de (l'organisation non gouvernementale) Transparency international", a déclaré Mme Ezekwesili, au cours d'une conférence de presse.

"C'est vraiment un sujet d'inquiétude pour nous", a-t-elle insisté, rappelant que "le Burundi se retrouve parmi les dix pays perçus comme les plus corrompus du monde" dans le dernier classement de Transparency international.

"Le Burundi a besoin de prendre des mesures qui préviennent la corruption et de sanctionner les cas de corruption quand ils arrivent afin d'envoyer un signal clair que la corruption ne sera pas tolérée dans ce pays", a prévenu la vice-présidente de la Banque mondiale.

Mme Ezekwesili, une ancienne ministre nigériane de l'Education, a terminé une visite de trois jours au Burundi, au cours de laquelle elle a rencontré notamment le président Pierre Nkurunziza, le secteur privé et la société civile.

"Il y a des réformes qui sont nécessaires pour attirer les capitaux privés", a souligné la vice-présidente de la Banque mondiale. "Les réformes sont très difficiles, très pénibles, mais ces réformes sont nécessaires et même indispensables pour la relance de l'économie (du Burundi), sinon rien ne pourra se faire", a-t-elle prévenu.

"C'est pourquoi nous avons encouragé votre gouvernement à faire ces réformes en associant la société civile, le secteur privé et les médias car ce sont eux qui permettront de relancer l'économie", a-t-elle ajouté.

Le Burundi a aujourd'hui un taux de croissance de 3%, équivalent à son taux de croissance démographique, alors qu'"il faut une croissance de l'ordre de 7% pour réduire la pauvreté", selon Obiageli Ezekwesili.

Ce petit pays enclavé d'Afrique centrale sort d'une longue guerre civile (1993-2006) qui a ruiné son économie, classée la troisième plus pauvre du monde, avec près de 70% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté.