La rentrée scolaire s'est faite dans un contexte assez difficile au Burundi
Education

@rib News, 18/09/2008 - Source PANA

 Plus de 1,6 million d'écoliers du primaire et 100.000 élèves du secondaire de l'enseignement public ont repris le chemin de l'école lundi après deux mois de vacances, a-t-on appris auprès du ministère de l'Education nationale et de la Recherche scientifique à Bujumbura.

La rentrée s'est faite dans un contexte assez difficile à la fois pour les parents, les enfants et les écoles.

Les prix des fournitures scolaires ont particulièrement fauché les parents par une flambée sans précédent à la veille de cette rentrée scolaire 2008-2009, même si un coup de main du gouvernement est venu les soulager quelque peu, en offrant gratuitement des cahiers à chaque écolier du primaire.

Le matériel scolaire gratuit est, là aussi, un don du gouvernement ougandais entrant dans le cadre des appuis extérieurs à la politique nationale de l'Education pour tous.

Les parents se sont débrouillés tant bien que mal pour trouver le reste des fournitures scolaires comme les uniformes et les livres scolaires dont les prix sont inabordables par ces temps d'inflation galopante n'épargnant pratiquement aucun produit de première nécessité dans le pays.

Du côté des directions provinciales de l'enseignement, les complaintes fusaient lundi de partout au sujet de la surpopulation des classes, du manque ou de la vétusté des infrastructures ainsi que de la carence de ressources humaines d'encadrement pédagogique et administratif.

Au sujet des infrastructures scolaires, le président Pierre Nkurunziza a fait un effort personnel considérable en convoyant des matériaux qui ont permis de construire 150 nouvelles écoles primaires et secondaires dans les régions les plus nécessiteuses au cours de ces deux derniers mois.

Concernant l'encadrement pédagogique, un effectif de 5 000 nouveaux enseignants du primaire et du secondaire serait nécessaire pour faire fonctionner normalement les écoles.

Le chef de Cabinet du ministère de l'Education nationale et de la Recherche scientifique, Venant Nyobewe, a suspendu le recrutement de nouveaux enseignants aux disponibilités financières à allouer au secteur de l'enseignement dans le budget 2009 de l'Etat burundais.

Les écoles secondaires à système d'internat ont également ouvert leurs portes dans l'incertitude des moyens de fonctionnement et devront se contenter, en attendant les subsides de l'Etat, du minerval des élèves pour tourner, leur a signifié le directeur de Cabinet.

Du côté des partenaires de l'éducation, l'église catholique du Burundi, elle, s'est plutôt souciée de la morale et la discipline des enfants en berne depuis un certain nombre d'années, en leur lançant un appel pressant à rompre avec les violences en milieu scolaire.

L'année scolaire 2007-2008 a été marquée par des cas d'écoliers indisciplinés n'hésitant pas à rouer de coups les enseignants pour des raisons d'échecs scolaires imputables avant tout aux apprenants.

Des cas de viols sur enseignantes, impliquant des écoliers attardés, ont été également rapportés à longueur de l'année scolaire 2007-2008.

Un vent de "xénophobie" a également soufflé sur un certain nombre d'écoles du pays où des enfants et des parents éhontés se sont ligués pour violenter et déclarer "indésirables" beaucoup d'enseignants originaires d'autres régions.

Les principaux syndicats enseignants ont appelé à des grèves durant l'année scolaire écoulée pour protester contre les viols et violences ainsi que les pratiques discriminatoires sans précédent en milieu scolaire.

L'indiscipline, le manque de ressources humaines et matérielles suffisantes ainsi que le mauvais encadrement pédagogique sont les principaux facteurs explicatifs de la dégradation croissante de la qualité de l'enseignement au Burundi, dit-on généralement dans les milieux éducatifs à Bujumbura.