Burundi : la police présidentielle véritable usine à terroristes
Sécurité

@rib News, 03/12/2010

Des agents de la Documentation nationale du Burundi, la police présidentielle (services secrets), sont cités ces derniers jours dans des actes de tueries sans nom.

Un agent de la Documentation dénommé Egide Bweso a assassiné la nuit de ce jeudi à vendredi le chef de zone Kiyenzi, Jean Bosco Bugingo, vers 20H.

Comme l’a raconté sa femme Evanise Nihereza, des hommes armés sont entrés à l’intérieur de leur parcelle en escaladant le mur autour de leur maison et ont été vu en premier lieu par l’enfant de la victime.

« Mon mari est allé voir ce qu’il y avait dehors et des coups de feu ont suivi » a raconté la femme de la victime, tout en ajoutant que son époux avait eu des accrochages avec certains agents de la documentation.

Il avait même reçu des lettres lui demandant de quitter le parti FRODEBU pour adhérer au parti présidentiel, ce qu’avait refusé la victime, a raconté Evanise, l’épouse de la victime.

Cependant, du coté de la police présidentielle, les choses sont tournés autrement.  Après avoir assassiné le chef de zone Kiyenzi, le dénommé Egide Bweso, connu de tous comme agent des services secrets a été tué par ces compères qui l’ont confondu avec celui qu’ils étaient venu assassiner.

« On l’a reconnu comme étant au service des renseignements », a déclaré le secrétaire communal de Kanyosha Ferdiand Nkurunziza, ce qui a été confirmé par l’administrateur communale de Kanyosha, Evariste Ndabakeneye, qui a fait savoir que cet agent avait gardé une dent contre le chef de zone Kiyenzi qui avait refusé d’adhérer au parti présidentiel et surtout après avoir réussi à faire sortir de la prison des gens que ces agents de la documentation avaient mis enprisonné, nous a-t-il dit.

Un dénommé Famili, lui aussi agent de la documentation, a voulu tuer un certain Juma Idrissa de Buterere ce jeudi matin vers 7h alors qu’il se préparait à aller au travail. Comme l’a dit sa femme, son mari a été sorti de sa maison par cet agent de la documentation nationale qui a tiré sur lui mais ne l’a pas atteint car il s’est glissé derrière la maison et a disparu dans la nature. « Depuis ce temps, on ne l’a pas encore revu et Famili est revenu dire qu’il doit le tuer même un autre jour », a-t-elle raconté.

Notons que même les organisations de lutte pour les droits de l’homme avaient alerté depuis longtemps sur le manque de discipline des agents de la documentation nationale. L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, avait pointé du doigt ces agents qui arrêtent les gens et les torturent, allant jusqu’à commettre des meurtres extrajudiciairement. [MG]