Un médecin dans le collimateur des services secrets burundais
Sécurité

@rib News, 17/02/2011

Le Docteur Olivier Ndayishimiye, responsable du département des maladies chroniques au Ministère de la santé et de Lutte contre le Sida, est menacé de mort après qu’il ait lancé des enquêtes sur un détournement de  médicaments par certains hauts fonctionnaires de l’Etat.

« J’avais entamé des enquêtes sur la gestion des médicaments qui ont été accordés au Burundi par l’Inde car j’avais appris que certains privés proches du pouvoir bénéficiaient de ces médicaments alors qu’ils devraient appuyer uniquement le secteur publique » a expliqué Dr Olivier Ndayishimiye.

« J’ai été attaqué par des gens qui m’ont volé mes deux ordinateurs il y a quelques jours et des enquêtes ont montré que finalement ses supposés bandits n’étaient que agents des services de renseignements et leurs noms sont connus » a-t-il ajouté.

Selon Dr Olivier Ndayishimiye, les documents qui étaient dans ces ordinateurs étaient les résultats des enquêtes sur la mauvaise gestion des dons de médicaments accordés par le gouvernement indien au gouvernement burundais, dans le but de soulager les hôpitaux publics qui connaissaient une rupture de stocks répétitives.

Des sources proches de Mugoboka, un certain Lameck Rukundo, qui allait épaulé ce médecin dans les enquêtes pour savoir celui qui a volé ces deux ordinateurs, a été tué dans des circonstances confuses, il y a moins d’un mois.

Selon Dr Ndayishimiye, cet assassinat a été commandité par des gens qui ont des rapports avec les services de renseignements burundais. Mêmes des relevées téléphoniques l’ont montré, a-t-il souligné.

Des sources dignes confirment qu’un agent de la documentation, dont le nom sera dévoilé plus tard, a participé dans ce vol du 4 janvier 2011, quand Dr Ndayishimiye a été attaqué et cambriolé par ces mêmes agents de la documentation voulant fausser ses enquêtes.

Des sources proches de sa famille disent que Dr Ndayishimiye serait déjà en cavale. Pour rappel, la population burundaise souffre d’un manque criant de médecin. Le départ d’un seul médecin de son service fait manquer de médecin à plus de 30.000 personnes. [ND]