Burundi : L’opposition demande des négociations avec le pouvoir
Politique

@rib News, 24/02/2010

Léonce NgendakumanaL’opposition burundaise tend la main au gouvernement pour des négociations de paix durable, a annoncé jeudi le président du parti Frodebu, M Léonce Ngendakumana qui assurre en ce moment la présidence tournante de l’Alliance des Démocrates pour le Changement au Burundi (ADC-Ikibiri).

« Nous tendons la main au gouvernement pour commencer des négociations en vue d‘amorcer cette crise politique » a souligné M. Ngendakumana au cours d’une conférence de presse à Bujumbura.

Selon le président du FRODEBU, la population de Bujumbura et ailleurs vit dans la désolation depuis les élections « truquées ».

Les partis d’opposition estiment que le gouvernement veut se substituer au Parlement. Selon M. Ngendakumana, au lieu de procéder à une évaluation de ce qui s’est passé durant les six mois qui viennent de s’écouler, le pouvoir a fait signer encore une fois des actes d’engagements au lieu d’aller devant le Parlement pour rendre compte de ce qui s’est passé, a déploré l’ancien président de l’Assemblée Nationale burundaise. 

« Au moment où les Burundais s’attendaient au limogeage de l’équipe gouvernementale qui a failli à ses missions, et compte tenu des promesses faites par le régime en place à Bujumbura d’évaluer des membres du gouvernement tous les six mois, tout le monde vient d’assister à un quitus de remerciement par la reconduction de cette équipe malgré les scandales politico-financiers impliquant certains membres dudit gouvernement », a laissé entendre M. Ngendakumana.

Les partis de l’opposition se disent aussi prêts à négocier sur toutes les questions, y compris celle de la sécurité.

« Nous sommes des partis politiques mais nous ne pouvons pas croiser les doigts devant cette situation d’insécurité grandissante », a souligné le président du FRODEBU.

Selon le président du FRODEBU Léonce Ngendakumana, ce n’est pas le moment de chercher des postes, mais plutôt, il faut parler dans l’immédiat des questions du chômage, de la sécurité et surtout des droits de l’homme.

L’envie de parler des postes techniques est aussi présente, comme l’a fait savoir à la presse M. Ngendakumana.

« Même les CNDD-FDD n’a pas gagné le combat en 2005, et il est au pouvoir grâce au dialogue, pourquoi est-il en train de refuser le dialogue » s’est interrogé Léonce Ngendakumana.

« Nous sommes des Burundais et il y a parmi nous qui peuvent occuper des postes politiques » a déclaré le président du Frodebu. 

Les partis d’opposition burundaise ont, depuis un certain temps, opté à faire une conférence de presse les 24 de chaque mois, dans le but de se rappeler des élections communales du 24 mai 2010, des élections à l’origine de l’impasse politique actuelle, selon un rapport récent de Human Rights Watch (HRW).