Burundi : Le parti au pouvoir dénonce les propos d'un de ses hauts cadres
Politique

@rib News, 02/03/2011 - Source Xinhua

Onésime NduwimanaLe porte-parole du parti présidentiel burundais, Onésime Nduwimana, a animé ce mardi une conférence de presse au cours de laquelle il a dénoncé ce qu'il a appelé « le discours incendiaire » de Manassé Nzobonimpa, le secrétaire du Conseil des sages, le plus haut organe de ce parti au pouvoir Cndd-Fdd.

« Ses propos n'engagent que lui et lui seul. Le fait d' emprunter la rue par la force de la rumeur et les tracts et de se replier sur la presse pour tenter d'obtenir un peu de crédibilité ignorant l'organe officiel, à savoir le Conseil des sages, qu'il est censé servir de secrétaire prouve à suffisance son absence de maturité politique et de sagesse africaine en général et burundaise en particulier », s'est ainsi exprimé Onésime Nduwimana.

Manassé Nzobonimpa avait dénoncé dimanche le 27 février 2011 le comportement d'un groupe restreint des membres du parti qui dirige d'un bras de fer le parti et qui dilapide les biens du parti et du pays par le truchement de la corruption. Des tracts allant dans ce sens avaient précédé ses propos de ce dimanche.

A ce propos, le porte-parole du Cndd-Fdd a accusé Manassé Nzobonimpa de vouloir récupérer la politique gouvernementale de lutte contre la corruption telle qu'elle a été annoncée par le Chef de l'Etat lors de son investiture le 26 août 2010.

« Le parti dénonce la malhonnêteté intellectuelle de Manassé Nzobonimpa matérialisée par sa tentative de récupérer la politique de lutte contre la corruption qui a été le sujet principal de la dernière campagne électorale et l'engagement solennel du Président de la République Pierre Nkurunziza lors de son investiture », a ajouté Onésime Nduwimana.

Pour lui, Manassé Nzobonimpa n'aurait pas dû emprunter les voies détournées pour dénoncer les cas de corruption alors qu'il y a des organes officiels de lutte contre la corruption.

Dans les propos que ce haut cadre du parti a tenus dimanche figure aussi un appel au parti au pouvoir et au gouvernement d’entamer des négociations avec l'opposition pour rétablir la paix au Burundi.

Le porte-parole du Cndd-Fdd rétorque en disant qu'il appelle pour des négociations avec des groupes de bandits qui ne disent ni leur nom, ni la nature de leur revendication et lui fait ces propositions.

« S'il s'avère qu'il ait des contacts sûrs et fiables avec ces groupes ou si jamais il était leur voix autorisée, le Cndd-Fdd lui demande de préciser leur agenda et leur programme pour que le gouvernement et la communauté nationale et internationale identifient l'institution ou la personne indiquée pour les écouter et assouvir leur soif afin de permettre au peuple burundais à retrouver les dividendes de la paix totalement retrouvée ».

Ces groupes sont signalés dans plusieurs endroits du pays et sont qualifiés par certains de rebelles au moment où le gouvernement les qualifie de simples bandits armés qu'il dit maîtriser de plus en plus. Ils seraient le fruit des résultats des élections contestées de 2010.

Le porte-parole du parti présidentiel a terminé sa conférence de presse par un appel au peuple burundais de « rester serein, vigilant et uni pour barrer le chemin aux nostalgiques de la guerre qui, par ignorance, se font des illusions que la guerre ouvre les portes du pouvoir ».