Burundi : Une crise institutionnelle traverse le parti Uprona
Politique

@rib News, 17/03/2011 – Source Xinhua

 L'UPRONA, le deuxième parti au pouvoir après le CNDD-FDD, est traversé par une crise institutionnelle quelques mois après les élections générales au Burundi de 2010, une crise engendrée par ces élections comme l'a expliqué à la presse ce mercredi Charles Nditije, un membre du comité central de ce parti qui est chargé de la médiation entre deux courants antagonistes au sein de ce parti.

« D'un côté, il y a un groupe de militants qui estime que le président du parti s'est rendu coupable de fautes graves à telle enseigne qu'il faut le soumettre à une motion de défiance ou de confiance et qu'il faut demander aux membres du comité central si oui ou non le président mérite de continuer ce mandat », explique Charles Nditije.

Les membres de ce groupe accusent le président du parti Bonaventure Niyoyankana de « gérer le parti comme sa propre boutique » et d'avoir mal conduit le parti pendant et même après les élections générales de 2010. Dans sa défense contre ces accusations, le deuxième groupe dont il fait partie parle de frustrations et de règlements de compte pour avoir vu le parti UPRONA continuer les élections après le scrutin communal du 24 mai 2010 alors que ceux-là voulaient les boycotter à l'instar des partis de l'opposition, à en croire Charles Nditije.

« Il y a un autre groupe qui estime que le premier groupe est mu par d'autres mobiles de frustrations personnelles, de règlements de compte et qui estime que ces gens-là se sont rendus également coupables de manquements graves à tel point qu'ils méritent d'être sanctionnés sévèrement, notamment d'être exclus du parti pour avoir dit par exemple qu'il fallait pas aller dans les élections parce qu'ils n'étaient pas tête de listes », ajoute Charles Nditije.

Charles Nditije, un des membres de ce parti et médiateur dans cette crise des deux courants, un courant qui veut qu'à l'ordre du jour du prochain congrès on évalue les réalisations du président du parti et un autre qui veut que l'on évalue uniquement les élections, fait sa proposition médiane.

« Nous disons que dans cette évaluation des élections, au regard des résultats que nous avons obtenus, on peut estimer objectivement si le président est effectivement à la hauteur, s'il a bien conduit ses troupes lors des élections et même après ».

Aux élections législatives, le parti UPRONA est arrivé en deuxième position avec 17 sièges après le CNDD-FDD (81 sièges) et avant le parti Sahwanya-FRODEBU-Nyakuri (5 sièges). L’UPRONA n'a pas participé à l'élection présidentielle car il n’y avait qu'un seul candidat du parti CNDD-FDD à la présidentielle, à savoir le candidat Pierre Nkurunziza qui a été réélu à ce poste. Le prochain congrès qui devra trancher est attendu le dimanche prochain, 20 mars 2011.