La Journée de l'habitat fêtée dans la sobriété au Burundi
Société

PANA, 06/10/2008

Bujumbura, Burundi - La Journée mondiale de l'habitat a été célébrée lundi au Burundi, loin des aspirations réelles d'une grande partie de la population du pays à un logement décent.

De fait, le premier vice-président de la République en charge des questions économiques et sociales, M. Gabriel Ntisezerana, a été le seul officiel à apparaître en public, dans le quartier populaire de Kinama, à la périphérie nord de la capitale burundaise, juste pour lancer les travaux d'entretien de la voirie urbaine.

Le haut responsable gouvernemental a également profité de l'occasion pour inciter la population à prendre soin des routes en cours de réfection à Bujumbura avec l'aide financière de l'Union européenne (UE).

Du côté de l'homme de la rue, les préoccupations généralement entendues étaient plutôt tournées vers le faible pouvoir d'achat du citoyen ordinaire qui empêche l'accès au crédit-logement.

Les plus nantis n'ont pas également manqué d'exprimer des soucis particuliers au rythme où s'amenuisent les parcelles à bâtir à Bujumbura, la capitale économique, politique et administrative du pays qui concentre déjà à elle seule plus de 75% de l'ensemble de la population urbaine.

Ceux qui disposent d'un logement dans l'agglomération ne savent pas non plus pour combien de temps encore ils vont résister aux assauts saisonniers des cinq grandes rivières qui la traversent de part en part et dégradent continuellement la voirie d'une ville perdue dans une cuvette fort vulnérable aux inondations.

Les regards des citoyens sont tournés vers le ministère des Travaux publics et de l'Equipement qui a rendu public dernièrement un nouveau Plan national de l'habitat et de l'urbanisation.

L'ambitieux plan table sur au moins 26.000 nouveaux logements à construire chaque année pour satisfaire la forte demande nationale d'ici 2020.

Pour y arriver, il faudrait aménager 855 hectares de terrains par an et dont 15.000 en milieu urbain, selon la même source.

Dans l'état actuel des choses, un Burundais sur 10 habite dans des villes qui n'occupent néanmoins que 1% des terres émergées, peut- on encore lire dans le plan d'urbanisation.

Une politique assez dynamique d'urbanisation avait caractérisé la période d'avant la guerre civile de ces 14 dernières années.

Le retour progressif à la paix et la sécurité a relancé les espoirs d'un logement décent pour tous, mais à condition que soient trouvées des solutions durables à d'autres problèmes plus structurels, comme l'habitat dispersé, la croissance démographique annuelle de l'ordre de 3%, l'exiguïté du territoire national, le relief accidenté ainsi que l'enclavement du pays.

La population totale du Burundi est estimée à plus de 8,1 millions de d'habitants qui s'agglutinent sur une superficie de moins de 30.000 km².

La densité moyenne est supérieure à 300 habitants au km², tandis que l'agriculture constitue la principale occupation pour plus de 90% de la population active.