Une marche de la société civile burundaise dispersée par la police
Droits de l'Homme

APA, 10-04-2011

La police a dispersé des manifestants à Bujumbura vendredi 8 avril 2011 Bujumbura (Burundi) - La police burundaise a dispersé vendredi à Bujumbura une marche des membres de la société civile burundaise, interpellant deux d’entre eux dont Gabirel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (OLUCOME) au moment où il tentait d’expliquer aux policiers que la manifestation était autorisée, a constaté APA sur place. 

La manifestation voulait demander justice pour Ernest Manirunva , vice président de l’OLUCOME, assassiné la nuit du 8 au 9 avril 2009 alors qu’il était en train d’enquêter, selon cette ONG, sur les grands dossiers de malversation et de détournement des deniers publics.

''Nous sommes très inquiets, c’est pour la troisième fois que le pouvoir nous empêche de manifester pour réclamer la justice pour Manirumva. C’est contre la constitution et la population a le droit de s’exprimer’’, a indiqué à la presse Pacifique Nininahazwe, président du Forum de renforcement de la société civile (FORSC).

Il a précisé qu’ils avaient l’intention de se rendre au parquet ‘’pour demander que la vérité sur l’assassinat de M. Manirumva soit étalée au grand jour’’.

En s’ébranlant pour la marche, les membres de la société civile burundaise brandissaient à bout de bras des pancartes sur lesquelles on pouvait lire, notamment : ‘’Pourquoi la vie des innocents continuent de couler ?’’, ‘’De qui a peur la justice burundaise ?’’.

Arrivés en grand nombre, les policiers ont eu le temps de stopper les marcheurs, les empêchant d’atteindre leur but qui était le parquet général de la République.

Le FBI qui avait été appelé par le gouvernement du Burundi pour l’aider à enquêter sur le procès Manirumva a donné une liste de hauts gradés de la police qui devaient être soumis à des prélèvements d’ADN, mais rien n’est encore fait.

La société civile réclame que ces "gros poissons" soient entendus par la justice. Ils déplorent que seuls les "petits poissons" sont emprisonnés tandis que d’autres sont assassinés dans des circonstances obscures pour faire disparaître les témoins gênants.