La chute de Gbagbo vue par les Burundais
Afrique

APA, 13 avril 2011

Le président burundais Pierre Nkurunziza (à gauche) reçu par Laurent Gbagbo à Abidjan, en avril 2010Bujumbura (Burundi) - Les Burundais ne sont pas restés indifférents face à la chute de Laurent Gbagbo, ex-président de la Côte d’Ivoire, a constaté APA dans la capitale Burundaise.

Ainsi, selon le Forum de renforcement de la société civile (FORSC) dans un entretien avec la presse, via son représentant légal, Pacifique Nininahazwe, les Chefs d’Etats africains doivent tirer la leçon de ce qui est arrivé à leur ex-collègue ivoirien et ne pas rester aveuglés par le pouvoir.

Selon lui, deux personnages opposés se sont manifestés en Gbagbo au cours de sa carrière politique. Le premier personnage est celui de l’opposant. Membre du Syndicat national de la recherche et de l'enseignement supérieur, ce syndicaliste actif dans les années 1970 fut emprisonné pour avoir provoqué la grève des étudiants.

C'est durant cette période que naît dans la clandestinité le Front populaire ivoirien (FPI), a rappelé M. Nininahazwe.

Parti en exil en France en 1985, Gbagbo cherche à promouvoir le FPI et son programme de gouvernement visant à lutter contre la dictature du Parti démocratique de Côte d'Ivoire, alors parti unique, à et promouvoir le multipartisme.

Témoin de l’usurpation de sa victoire électorale par Robert Guèye, Laurent Gbagbo arrive malgré tout au pouvoir et rentre dans la peau de son second personnage : celui de Chef d’Etat.

Malheureusement, indique le président de FORSC, il n’a pas tiré la leçon de l’expérience qu’il a vécue dans l’opposition. Une fois au pouvoir, il fait exactement la même chose que ses prédécesseurs, s’entêtant à rester à la tête de la Côte d’Ivoire après sa défaite à l’élection présidentielle de novembre dernier jusqu’à se faire arrêter comme "un vulgaire petit homme".

Pour le président du FORSC, les hommes au pouvoir devraient se méfier des courtisans qui chantent et dansent à leurs côtés.

Les simples citoyens contactés dans la capitale burundaise indiquent eux aussi que ce qui est arrivé à l’ex-président ivoirien devrait servir de leçon aux présidents africains qui veulent s’accrocher au pouvoir.