Des cadavres découverts dans une rivière dans l'Est du Burundi
Sécurité

@rib News, 22/04/2011 – Source AFP

Entre quatre et treize cadavres ont été découverts dans une rivière dans la province de Muyinga (Nord-Est du Burundi), a-t-on appris de sources concordantes vendredi.

"La population des communes de Muyinga et de Buhinyuza a annoncé avoir découvert depuis le début du mois 13 cadavres flottant sur la rivière Ruvubu", a déclaré Pierre Claver Mbonimpa, président de l'association pour la protection des personnes détenues et des droits humains (Aprodeh).

Certains des cadavres étaient "emballés dans des sacs, d'autres portaient des traces de mort violente ou étaient ligotés", selon les témoignages recueillis par l'organisation.

"Nous avons dépêché une équipe sur place et nos enquêteurs ont pu voir quatre cadavres de leurs yeux, (...), les gens assurent que les autres ont été emportée par la rivière qui est en crue", a-t-il poursuivi.

Les responsables administratifs des deux communes ont confirmé la découverte de quatre cadavres, alors que la station privée RPA a avancé le chiffre de 13.

"On n'a pas encore identifié ces cadavres et les circonstances exactes de leur mort, mais plusieurs éléments (...) semblent indiquer qu'il s'agit de victimes d'exécutions extrajudiciaires", a avancé le président de l'Aprodeh.

En 2006, l'Aprodeh avait révélé l'exécution dans un camp militaire de Muyinga d'au moins 31 membres des Forces nationales de libération (FNL), jetés ensuite dans la Ruvubu, avant la signature d'un accord de cessez-le-feu définitif avec le pouvoir burundais.

Une quinzaine de cadavres, identifiés par la suite comme des militants des FNL détenus par la police, ont été ensuite découverts dans la rivière de Rusizi (Ouest) en 2010, après les violences qui ont suivi les élections.

Cette nouvelle découverte a lieu alors que des sources concordantes assurent qu'il existe de nouvelles poches de rébellion sous la direction du leader historique des FNL, Agathon Rwasa, qui opèrent essentiellement à partir des marais de la Rukoko (Ouest) et de la forêt de la Kibira (centre).

La contestation du processus électoral par l'opposition suscite la crainte d'une reprise de la violence au Burundi, pays marqué par une longue guerre civile qui a fait plus de 300.000 morts entre 1993 et 2006.