Burundi : La privatisation de la filière café décriée par les caféiculteurs
Economie

APA, 06-05-2011

Bujumbura Burundi - La Confédération nationale des associations des caféiculteurs du Burundi (CNAC) a organisé ce vendredi, une conférence de presse au cours de laquelle les membres de ladite organisation ont exprimé leurs préoccupations relatives à la stratégie mise en œuvre pour la privatisation de la filière café.

Le président de la CNAC, Macaire Ntirandekura a fait remarquer que la vente de 13 stations de dépulpage et de lavage au Groupe Suisse WEBCOR s’est effectuée en violation de certaines dispositions en matière de privatisation.

Il estime que le prix d’achat, évalué à un million de dollars reste dérisoire si on sait que l’Union européenne (UE) avait injecté en 2008 la somme de 19 millions d’euros pour la seule réhabilitation des 133 stations de lavage.

Face à cette situation, les producteurs réunis au sein de la CNAC demandent au gouvernement de geler le second appel d’offre pour la vente des stations restantes aux multinationales extérieures tant que les acteurs concernés ne se sont pas concertés quant à la meilleure stratégie consensuelle de privatisation à mettre en œuvre.

Macaire Ntirandekura a rappelé que l’un des objectifs annoncés dans la stratégie de désengagement de l’Etat dans la filière café est l’amélioration du prix au producteur.

Il a toutefois précisé que dans les provinces où le Groupe Suisse WEBCOR a acquis des stations, les caféiculteurs sont au bord de la révolte populaire. La raison, a-t-il expliqué, est que la multinationale paie le café aux producteurs à un prix nettement inférieur à celui des usines contrôlées par les autres acteurs de la filière.

En effet, lors de la dernière campagne, cette société a payé 350Fbu par kg de cerise contre 490 Fbu payé par les autres acteurs. En définitive, la CNAC dénonce cette pratique d’achat à bas prix et met en garde le gouvernement sur le risque de révolte populaire pour réclamer le droit le plus élémentaire des producteurs.

Le président de la CNAC a tenu à rappeler que le Burundi, 3ième pays le plus pauvre de la planète, tire 80% de ses recettes d’exportation du café qui constitue la principale source de revenus pour près de 750.000 familles, soit près de 55% de la population burundaise.