Retour au Burundi du meurtrier présumé d'Ernest Manirumva
Justice

@rib News, 12/05/2011 – Source RFI

Retour à Bujumbura du principal accusé dans l'assassinat, en 2009, d'un célèbre activiste anticorruption au Burundi. Cet homme, Gabriel Nduwayo alias "Sésé", s'était réfugié au Canada, qui vient de lui refuser l'asile.

D'après la Cour fédérale du Canada, Gabriel Nduwayo est « impliqué de très près dans l'assassinat d'Ernest Manirumva » et « il est proche du pouvoir, plus particulièrement du président du Burundi et des services secrets ».

Ceci vient éclairer d'un jour nouveau ce crime, dans lequel plusieurs hauts gradés de la police et des services de sécurité auraient pris part, selon la société civile burundaise.

Dès sont arrivée à Bujumbura mercredi vers 19H (heure locale), Gabriel Nduwayo a été conduit sous bonne escorte dans les bureaux du procureur de Bujumbura, Augustin Sinzoyihebura.

Le procureur l’a interrogé pendant plus de trois heures, avant de l’incarcérer dans les cachots de la Police judiciaire. Tout cela sous l’œil vigilant d’activistes de la société civile burundaise, plutôt dubitative.

« Ce qui nous frappe c’est que la justice canadienne insiste sur des relations qu’il y aurait entre Sésé et certains services de renseignement et de la présidence de la République », a déclaré Pacifique Nininahazwe, le coordinateur du Forsc, une plateforme qi regroupe près de 200 associations.

Selon l’acte d’accusation du procureur, Gabriel Nduwayo est une pièce maîtresse dans l’assassinat d’Ernest Manirumva, il y a deux ans. C’est lui qui aurait recruté et armé ses assassins.

La société civile burundaise parle d’un pas important dans la bonne direction, mais elle rappelle qu’une enquête du FBI américain a mis en cause également de hauts responsables burundais, dont le Patron des Services secrets et le N°2 de la Police nationale. Le FBI a même demandé des tests ADN de tous ces hauts gradés, mais en vain jusqu’ici, de quoi susciter l’inquiétude.

« Nous avons des appréhension sur sa sécurité, d’autant plus que d’autres témoins ont été assassinés, à l’instar du Capitaine Pacifique Ndikuriyo, qui était un des membres de la garde présidentielle. Aujourd’hui nous demandons qu’il y ait des mecanismes de protection pour Gabriel Nduwayo », a insisté Pacifique Nininahazwe du Forsc.