Un mois d'octobre chargé de drames politiques au Burundi |
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PANA, 13/10/2008 Bujumbura, Burundi - Les Burundais ont célébré, lundi, dans le recueillement, le 47ème anniversaire de l'assassinat du "héros de l'indépendance nationale", le Prince Louis Rwagasore et reviendront se souvenir, le 21 octobre prochain encore, de la disparition tragique du "martyr de la démocratie", Melchior Ndadaye, en tant que premier président démocratiquement élu de l'ère post-coloniale du pays. Dans le premier cas, nombreux sont les historiens et politologues qui sont revenus, lundi, sur le parcours politique "exceptionnel" du fils du Roi Mwambutsa, en rappelant qu'il avait gagné haut la main les premières élections législatives de septembre 1961 sous la houlette du parti pour le progrès national (UPRONA) qui militait pour l'indépendance immédiate vis-à-vis du pouvoir colonial belge. Le rôle de "rassembleur" de Rwagasore n'a pas non plus échappé aux commentateurs qui ont eu encore à rappeler l'adhésion spontanée des élites et masses paysannes hutu et tutsi, les deux principales ethnies antagonistes du pays, ainsi que celle des différentes confessions religieuses (musulmans et chrétiens) à son projet de société "unitariste". Le Prince Louis Rwagasore a été précisément assassiné le 13 octobre 1961, le soir de son premier Conseil des ministres et la justice condamnera à mort quelques leaders du Parti démocrate chrétien (PDC) proche du pouvoir colonial et opposé à l'indépendance immédiate du Burundi. Lors du 40ème anniversaire de l'indépendance nationale, un "groupe d'initiative des patriotes" burundais a adressé une pétition au gouvernement belge lui demandant la création d'une commission parlementaire sur l'assassinat du Prince Louis Rwagasore, alors Premier ministre du Burundi. "Le peuple belge a lui aussi le droit de connaître ce que ses représentants ont fait en son nom, afin de pouvoir tourner la page de l'histoire coloniale au Burundi comme cela a été fait en ce qui concerne l'assassinat de Patrice Emery Lumumba, Premier ministre de la République démocratique du Congo", écrivaient les signataires de la pétition qui reste aujourd'hui encore sans réponse. Après la mort du Prince Louis Rwagasore, le pays a sombré dans des massacres interethniques. La même situation chaotique a caractérisé le pays, en 1993, suite à l'assassinat, du président hutu, Melchior Ndadaye, dans un putsch de l'armée alors dominée par la minorité tutsi. Là aussi, les enquêtes restent vagues sur les vrais commanditaires de l'assassinat du champion de la démocratie. Le nouveau régime du président Nkurunziza a tenté de réhabiliter les deux illustres disparus en faisant imprimer la plus grande coupure en circulation de 10.000 Francs burundais (près de 10 dollars US) à leur effigie. |