Sommet à Brazzaville sur les trois bassins forestiers tropicaux du monde
Afrique

PANA, 28 mai 2011

Brazzaville, Congo - Un sommet sur les trois bassins forestiers tropicaux du monde - Amazonie, Congo et Borneo-Mékong - se tiendra du 31 mai au 3 juin à Brazzaville, afin d’établir une coopération Sud-Sud et Nord-Sud, en vue d’une gestion durable des écosystèmes forestiers pour une plus grande contribution à la régulation et à la stabilisation du climat planétaire, la lutte contre la pauvreté et le développement économique des pays concernés.

Ces assises, qui vont regrouper les chefs d’Etat et les experts d’une trentaine de pays, visent à mettre en place une plate-forme d'échange d'informations, d'expériences et de négociations pour promouvoir une coopération dynamique dans le domaine des forêts entre les pays appartenant à ces espaces.

Ce sommet donnera aux participants l’occasion de s’informer sur l’état actuel des ressources forestières des bassins et aboutira à la signature d’un traité de coopération entre les trois bassins, mais aussi à l’adoption d’une déclaration commune sur les forêts tropicales, le climat et le développement durable, s’inscrivant dans le cadre des négociations du futur accord sur le climat à Durban.

Premier poumon écologique de la terre, la forêt amazonienne couvre neuf pays, notamment le Brésil (avec 63 pc de la forêt), l'Équateur, la Colombie, le Vénézuela, la Guyane, le Surinam, la Guyane, la Bolivie et le Pérou.

Elle représente la moitié des forêts tropicales du monde. En termes d'écologie, il s'agit d'une forêt primaire. La forêt amazonienne est située dans le bassin amazonien, en Amérique du Sud, où elle couvre environ 6 millions de km², sur les 7,3 millions de km² du bassin.

Avec ses 228 millions d'hectares de superficie, dont 57 pc en République démocratique du Congo (RDC) et 10 pc au Congo-Brazzaville, le bassin du Congo est le second poumon écologique du monde.

Il regroupe l’Angola, le Burundi, le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine, le Tchad, la RDC, le Rwanda et Sao Tome et Principe.

Le bassin du Bornéo-Mékong, quant à lui, constitue le troisième écosystème de la planète, en termes d'étendue et de diversité.

Outre la Chine, la région du Mékong s’étend sur cinq pays dont quatre (les pays d’aval) coopèrent en tant que membres au sein de la Mékong River Commission (MRC).

Il s’agit du Cambodge, du Laos, de la Thaïlande et du Vietnam.

Les forêts constituent un réservoir de ressources biologiques et jouent un rôle déterminant dans la fourniture des biens et services environnementaux, la régulation et la stabilisation du climat mondial et participent au développement socio-économique des pays.

La gestion durable des forêts, la conservation de la biodiversité et le changement climatique occupent une place prépondérante dans le débat international, le développement de la diplomatie environnementale et l’émergence de l’économie verte.

Le rôle écologique de ces trois bassins forestiers est universellement reconnu.

Ces bassins représentent 80 pc des forêts tropicales de la planète, abritent les deux tiers de la biodiversité terrestre et assurent la subsistance à plus d’un milliard de personnes.

Les pays de ces espaces vitaux sont confrontés à la fois aux besoins de leur développement, à la destruction des écosystèmes, à la dégradation des sols et des forêts, ainsi qu’à la nécessité de conservation des ressources biologiques.

Dans ces bassins forestiers, on note des évolutions différenciées concernant les modes de gestion de la forêt, notamment l’aménagement du domaine forestier, la conversion des espaces forestiers en plantations agricoles ou en aires protégées.

Les niveaux de déforestation et de dégradation varient d’un bassin à un autre, en fonction des pratiques forestières, des politiques agricoles et des impératifs de développement.

La réduction du couvert forestier s’accélère et contribue à l’augmentation des émissions des gaz à effet de serre et à la dégradation des terres.

La conservation et la gestion durable des forêts tropicales s’avèrent inéluctables pour la protection non seulement du couvert végétal, mais aussi de l’humanité.

C’est dans cette optique que la République du Congo avait suggéré, en 2006 à Bali, le rapprochement des bassins forestiers tropicaux, en vue de promouvoir la coopération Sud-Sud et Nord-Sud par l’échange d’expériences et d’informations en matière forestière.

Les assises de Brazzaville ont été évoquées par le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso, lors du sommet d’Oslo, en mai 2010, avec ses homologues de Guyana et d’Indonésie, ainsi qu'avec le Premier ministre norvégien, qui avait souhaité que ce rendez-vous planétaire se tienne en 2011 à Brazzaville, à l’occasion de l’année internationale des forêts.