Attaque meurtrière à Bujumbura : œuvre d'une "nouvelle rébellion" ?
Sécurité

RFI, 29 mai 2011

Burundi : 4 morts dans l’attaque d’un restaurant de Bujumbura

Au Burundi, les autorités parlent d'un « groupe de bandits » et se veulent rassurantes mais la population y voit l'œuvre d'une « nouvelle rébellion ».

Quatre personnes ont été tuées, trois autres blessés, ce jeudi 26 mai 2011, dans l'attaque d'un restaurant dans un quartier de Kanyosha dans la périphérie de la capitale Bujumbura. Un établissement connu pour être fréquenté par des militants du parti présidentiel. Des témoins disent avoir vu une dizaine d'hommes en tenue militaire et policière, lourdement armés.

Les quatre corps des victimes, recouverts d’une natte, gisaient encore à l’arrière d’une camionnette de la police près de huit heures après l’attaque. Tout autour, des dizaines d’habitants du quartier de Kanyosha, encore sous le choc, regardent silencieusement les administratifs et les policiers s’agiter.

Pour l’administrateur de cette commune, Abdul Bampoye, tout est dit : « C’était au environ de 21 heures, un groupe armé de bandits est venu attaquer dans un restaurant. Il y a eu quatre morts et trois blessés. Ce sont des malfaiteurs qui ont voulu tuer les innocents seulement ».

L’explication du responsable administratif ne semble pas avoir convaincu. Certains rient nerveusement, d’autres protestent à voix basse. Jean-Bosco lui est en colère et il raconte la nuit d’enfer qu’il a vécu : « Il y en avait au moins une trentaine de combattants devant ma maison, d’autres cassaient des portes tout autour, d’autre encore dansaient. Je suis surpris. Nous sommes victimes de ces gens qui les appellent des bandits armés ou des fous ».

Et une femme explique dans un murmure ce qui lui est arrivé : « Ils ont dis : "On vous a demandé gentiment des contributions volontaires et vous avez refusé. Dorénavant, nous allons nous servir". Ils ont alors pris tout mon argent et le stock de nourriture, puis il m’ont battu avant de partir ».

Tous les visages ici transpirent la peur. Quelqu’un explique : « les rebelles qui ont attaqué cette nuit ne sont pas bien loin », dit-il en montrant du doigt les collines de la province de Bujumbura-rural, à un jet de Pierre de Kanyosha.