Burundi : au moins cinq morts dans trois attaques distinctes
Sécurité

@rib News, 22/06/2011 – Source AFP

Au moins cinq personnes, dont un policier, ont été tuées au Burundi au cours de trois attaques distinctes menées dans la nuit de mardi à mercredi par des groupes d'inconnus armés habillés en policiers, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

Dans la capitale Bujumbura, un groupe armé, en tenue de police, a attaqué une position des forces de l'ordre mardi vers 23H00 (21H00 GMT) dans le quartier de Musaga, à 2 Km du centre-ville de Bujumbura, selon des témoignages de riverains recueillis sur place.

Un policier et un des assaillants ont été tués dans les échanges de tirs qui ont duré une trentaine de minutes, selon ces témoignages.

Un responsable administratif local, Richard Nininahazwe, a confirmé l'information et appelé la population à veiller à sa sécurité, en participant aux rondes de nuit.

Dans la province de Cibitoke (Nord-Ouest), huit bandits armés en tenue de police ont tendu une embuscade à un minibus à Buganda (60 Km au Nord de Bujumbura) mercredi matin vers 4H00, a expliqué à la presse le gouverneur de cette province, Anselme Nsabimana.

Ils ont dévalisé tous les passagers, les ont obligés à enlever leurs habits, puis leur ont demandé de se coucher par terre avant de les asperger d'essence et d'y mettre le feu, a-t-il poursuivi.

Un homme est mort brûlé vif, deux autres ont été grièvement blessés et un quatrième, qui tentait de fuir, a été abattu, a-t-il poursuivi, dénonçant un geste de cruauté qui visait à terroriser les gens.

Nous demandons à tous les véhicules qui empruntent la route nationale RN5 de ne plus y circuler entre 18H00 et 06H00 du matin en raison de la multiplication des embuscades de nuit, a lancé le responsable administratif.

Dans la province de Ruyigi (Est), un troisième groupe armé, également en tenue de police, a attaqué vers 21H00 le domicile du chef de colline de Kinama, Jean Ruzoviyo, selon l'administrateur de la commune de Gisuru, Egide Ndikuriyo, joint par téléphone.

Ils l'ont obligé à sortir de sa maison, l'ont exécuté froidement avant de s'en aller sans rien voler, a-t-il poursuivi, expliquant qu'il a été tué à cause de son appartenance au parti Cndd-Fdd (au pouvoir).

La police est régulièrement la cible d'attaques, attribuées par les autorités à des bandits armés et par la population à une nouvelle rébellion naissante.

La province de Cibitoke et les environs de la capitale Bujumbura font partie des principaux fiefs des ex-rebelles des Forces nationales de libération (FNL), accusés par les autorités de mener ces attaques.

Plusieurs opposants sont rentrés dans la clandestinité ou ont fui le pays à la suite des dernières élections générales mi-2010 boycottées par l’opposition et remportées par le régime du président Pierre Nkurunziza, alors que l'opposition dénonce l'arrestation de plusieurs centaines de ses membres, ainsi que des exécutions sommaires.

La multiplication de ces attaques meurtrières et autres exécutions sommaires fait craindre à de nombreux observateurs une reprise des hostilités à plus grande échelle dans ce pays marqué par une longue guerre civile qui a fait plus de 300.000 morts entre 1993 et 2006.