@rib News, 23/06/2011

Une trentaine de famille viennent d’être chassées de leurs maisons dans les villages de paix de la commune de Rumonge au Sud du Burundi, a-t-on constaté sur place à Rumonge.

Depuis ce lundi, des habitants de villages de Kayange à Rumonge ont vu des policiers et des agents de l’administration entrer dans leurs maisons et commencer à jeter dehors leurs avoirs, en les accusant de s’être approprié ses maisons sans permission.

« Ils sont venus armés et se sont introduits dans nos maisons et nous ont demandé de quitter immédiatement les lieux » a raconté une femme les yeux pleines de larmes.

« Où est-ce que nous allons vivre avec nos enfants ? Nous sommes des veuves, nos maris ne sont plus en vie. Pourquoi le gouvernement décide de nous chasser de nos maisons » a demandé une autre femme avant d’éclater en sanglots.

Selon les sources sur place, une fois récupérées ces maisons pourraient être vendues à d’autres particuliers à  raison de 2.000.000Fbu et l’administrateur de Rumonge serait l’un des principaux instigateurs de cette vente.

« Nous savons que ces maisons seront vendues aux autres et l’administrateur se trouve parmi ceux qui veulent vendre nos maisons » a affirmé un homme dont les habits et les casseroles venaient d’être jetés dehors par la police, visiblement brutale dans cette action.

Des sources administratives sur place nous ont confié que le HCR qui avait construit ces maisons voulait les récupérer pour les donner aux rapatriés.

Selon les rapatriés trouvés sur place, retirer une maison d’une personne, parce qu’il n’a pas quitté le pays lors de la crise, c’est vider de sa substance la saveur de vivre ensemble entre les rapatriés et les résidants.

Notons que cette spoliation vise uniquement les résidants qui n’avaient pas fui le pays. Ce qui risque de créer des tensions entre les rapatriés et les résidants.

Cependant, l’administrateur communal de  Rumonge Gérard  Ndikumana trouve plutôt que la décision est légitime et qu’il ne peut pas oser faire sortir d’une maison une personne pour la vendre à quelqu’un d’autre.

« Ce n’est pas du tout possible pour quelqu’un comme moi qui a gagné la confiance du président de la République à faire une chose pareille » a souligné Gérard Ndikumana.

Notons que depuis un certains temps, les familles de Rumonge font face à une spoliation de maisons dans les villages de paix.

Hier, c’étaient les villages de paix de Busebwa qui avait été envahis par la police dans la même tâche d’expulsion, tandis qu’avant-hier, les villages de Mutambara et Kayange avaient été visités par la police à la chasse des résidants des villages de paix de cette même commune. [JMM]