Viols : Incarcéré au Burundi, il est disculpé par une plaignante
Justice

Le Parisien | 05.07.2011

Nicolas Jacquard

Le français Patrice Faye arrivant à la Cour d'appel de Bujumbura, capitale du Burundi, le 25 mai 2011.Patrice Faye contre-attaque. Du fond de sa cellule de la prison de Bujumbura, capitale du Burundi, ce Français de 57 ans réfute les accusations de viol portées contre lui par cinq jeunes filles. Aventurier installé au Burundi depuis 1978, il a été jugé il y a deux semaines et encourt trente-cinq ans de réclusion. Le verdict est attendu mi-août.

«  Tous ceux qui le connaissent savent qu’il n’a pas pu faire ça », murmure sa sœur, Mireille.  Une lettre de sa principale accusatrice vient d’ailleurs d’être dévoilée. Aïcha écrit pour demander pardon. « (…) Pour dire vrai, les accusations sur Patrice sont fausses, et je ne m’attendais pas à des conséquences comme celles-là.  »

Spécialiste des serpents et des crocodiles du Nil, Patrice Faye est le fondateur d’une association humanitaire qui recueille les enfants des rues. C’est dans un de ses centres qu’Aïcha a été prise en charge. « Mais elle se prostituait et se disputait avec tout le monde, raconte Mireille. Patrice l’a mise dehors. »

De fausses descriptions

Aïcha trouve alors refuge dans une autre association, la fondation Stamm, où elle se confie à une chargée de mission française, Céline, qui transmet le dossier à la justice. « J’ai fait tout ça en espérant que Céline aurait pitié et m’aiderait », reprend Aïcha. Quatre autres jeunes filles appuient ses révélations. « J’ai téléphoné à mon amie Metoucela pour lui dire de confirmer ce qu’on allait lui demander et de prévenir les autres qu’elles fassent la même chose », avoue Aïcha.

Examinées dans un centre spécialisé, trois de ces jeunes filles seraient vierges, indique la défense de Patrice Faye, qui ajoute que les déclarations des jeunes filles sur l’anatomie du Français ne cadrent pas avec la réalité. Les cinq ont en effet indiqué que l’homme était circoncis, ce qui n’est pas le cas.

« Je vis un cauchemar, écrit l’intéressé de sa prison. Je viens d’être trahi par ceux-là même pour lesquels je me battais. » Une des accusatrices est parrainée par les parents de Patrice, vivant en France, auxquels elle adressait régulièrement des lettres affectueuses. « Si les prétendus viols dont ces filles auraient été victimes ont commencé en 2006, comme elles le disent, pourquoi aurait-elle adressé une telle lettre? » s’interroge Mireille.