@rib News, 31/07/2001

Les organisations de la société civile burundaises se montrent inquiètes par l’arrestation et incarcération des trois avocats burundais, à savoir le bâtonnier Me Isidore Rufyikiri, Me François Nyamoya et Me Suzanne Bukuru.

Selon Pacifique Nininahazwe, délégué général du Forum pour le Renforcement de la Société Civile (FORSC), les conditions de travail des avocats et des journalistes deviennent de plus en plus difficile.

S’exprimant sur l’arrestation de Me Nyamoya, le délégué général du FORSC pense que la vraie raison de l’inculpation de cet homme de loi est loin de ce qui est avancé par la justice selon laquelle il aurait tenté de manipuler les témoins dans l’affaire d’assassinat de l’ancien Représentant de l’OMS au Burundi.

M. Nininahazwe estime plutôt que le rôle de Me Nyamoya en tant que défenseur de la Radio Publique Africaine (RPA) et sa position au sein du parti d’opposition MSD, dont il est porte-parole, sont deux grands péchés aux yeux du pouvoir actuel qui l’ont conduit en prison.

La RPA et le MSD étant des organes qui se montrent très critiques envers le pouvoir de Bujumbura, il est tout à fait prévisible que Nyamoya, qui en est respectivement avocat et porte-parole, ne soit pas vu d’un bon œil par le pouvoir en place à Bujumbura.

Autre hypothèse de taille : Me Nyamoya aurait été arrêté et incarcéré par pure vengeance des anciens détenus dans l’affaire d’assassinat de Kassi Manlan qui ont été relâchés ces derniers jours.

D’autres personnalités ayant fait quelque chose contre ces proches de l’actuel 1er vice-président de la République, fidèle parmi les fidèles de l’ancien président Pierre Buyoya, seraient aussi sur le point d’être arrêté.

C’est notamment le cas de l’ancien procureur de la République Gérard Ngendabanka, alias Forty, qui avait mis en prison ces responsables présumés de l’assassinat de Kassi Manlan, mais qui ont tous été relâchés par le pouvoir en place.

Des sources concordantes affirment que les fidèles de Buyoya refont surface et imposent leur jeu au CNDD-FDD. Les proches de l’ancien président seraient en train d’installer les leurs dans les sphères de la justice burundaise, par corruption et manipulation du système en place.

Affaire à suivre… [JMM]