Burundi : L’Uprona fait état de rébellion et en appelle au dialogue inclusif
Politique

@rib News, 02/08/2011 – Source Xinhua

 Le parti Uprona a tenu ce mardi dans une conférence de presse des propos qui contredisent la position du gouvernement en matière de sécurité alors qu'il a dans ce même gouvernement le premier vice-président de la République et trois ministres sur les 21 qui le composent.

Pour le président de ce parti, le gouvernement devrait entamer un dialogue inclusif pour ramener la sécurité au lieu de jouer sur les mots.

« Certains hauts responsables, militaires et politiques, semblent banaliser, voire nier l'évidence de l'existence d'une rébellion en affirmant à qui veut l'entendre qu'il n'y a pas et qu' il n'y aura plus de rébellion au Burundi. Dans le même temps, on apprend que des militaires et des policiers tombent sur le champ de bataille (...) Des signes qui montrent l'existence d'une rébellion sont-là », a déclaré Bonaventure Niyoyankana, le président du parti de l'indépendance qui a alors montré certains de ces signes.

Il a notamment cité le cas des champs d'ananas qui ont été brûlés et non récoltés pour en consommer les fruits ou alors les vendre, les cas d'assassinats ici et là, des groupes de gens qui s' organisent pour faire payer de l'argent aux ménages, etc.

Il a déploré le fait que le gouvernement appelle ces gens des groupes ou des bandits armés alors que « même si le mot rébellion n'est pas prononcé, ses signes sont évidents. Il ne faut pas jouer le jeu de mots », a martelé le président du parti Uprona.

Face à cela et surtout par rapport aux morts enregistrés ces derniers jours, le président du parti en appelle au gouvernement à surmonter sa légitimité et à accepter le dialogue pour ramener la sécurité dans tout le pays.

« La légitimité du gouvernement n'exclue pas et n'interdit pas le dialogue, l'écoute attentive de tous les partenaires politiques inclusivement ainsi que la prise en compte de certaines propositions qui pourraient contribuer à ramener la sécurité. Sinon, est-ce qu'on va attendre des milliers de morts ou des destructions des ponts et écoles pour s'asseoir et dire qu'est-ce que vous voulez ? C'est un cri d'alarme que l'Uprona lance à toute personne y compris le gouvernement et ces gens qui se disent de l' opposition (...) un cadre rassurant pour tous pourrait s'avérer fort constructif », a encore martelé le président du parti Uprona.

Le président du parti Uprona a déploré également le fait que la Constitution du Burundi ne donne pas assez de prérogatives au premier vice-président (Thérence Sinunguruza qui est le premier vice-président est de ce parti).

Pour revenir sur la question de sécurité et surtout sur l’existence ou non de la rébellion au Burundi aujourd'hui ou demain, le chef de l'Etat Pierre Nkurunziza avait affirmé haut et fort le 1er juillet dernier à Ngozi (au Nord du pays) qu' il n'y a pas et qu'il n'y aura plus de rébellion au Burundi.