Le bâtonnier du Burundi accuse la radio Rema FM d'être manipulée
Justice

@rib News, 09/08/2011 – Source Xinhua

 Le président du barreau du Burundi a réagi mardi aux accusations portées contre lui par la radio Rema FM dans un éditorial selon lesquels il a guillotiné les Burundais de l'ethnie hutu à l'époque où il était président de la Cour de sûreté de l'Etat.

Me Isidore Rufyikiri a nié toutes ces allégations dans une conférence de presse de ce mardi.

« Je n'ai jamais été président de cette fameuse Cour de sûreté de l'Etat. Jamais dans l'histoire de ce pays. Je n'ai connu les bureaux de la sûreté pour la toute première fois de ma vie que le 17 janvier 1997 quand le régime du Major Buyoya m'a emprisonné (un des anciens chefs d'Etat). Je n'ai donc jamais jugé personne, dans cette cour, je n'y ai jamais été, je n'y ai même jamais mis les pieds et encore moins guillotiné des gens (...).

Seules quelques personnes fautives, criminelles de sang ou prédatrices de l'économie nationale, se cachent derrière cette radio manipulée pour tenter de transformer les phares accusatrices que je braque sur elles en une haine globale », a expliqué le bâtonnier Isidore Rufyikiri qui déclare qu'il n'a rien contre le Hutu et qu'aucun hutu n'a jamais été victime de ses actes « ni directement, ni indirectement ».

Dans son éditorial du 30 juillet 2011, la radio Rema FM avait diffusé que du temps où Isidore Rufyikiri était président de cette Cour qu'il ne reconnaît pas avoir dirigée, ceux qui sont passés par là se rappellent qu'il était le seul à auditionner les prévenus et pouvait les juger à sa guise ou selon les injonctions qu'il ne pouvait recevoir que du président de la République en intelligence avec le patron de la sûreté de l'Etat.

« La plupart des Hutu arrêtés devraient passer à la guillotine sans autre forme de procès. Ils étaient exécutés là même dans les enceintes de la Cour de sûreté de l'Etat. Isidore Rufyikiri pouvait seul juger si tel passer à la guillotine ou pas », ainsi se terminait l'éditorial de la radio Rema FM.

Me Isidore Rufyikiri n'a pas fait que de rejeter en bloc toutes ces accusations car il a promis de poursuivre en justice cette radio. Le rédacteur en chef a été même convoqué lundi au parquet de la mairie de Bujumbura pour être entendu sur ces accusations qu' il a portées contre le bâtonnier.

Jérôme Nzokirantevye a affirmé qu'il dispose de toutes les preuves de ce que la radio a diffusé dans cet éditorial. Le substitut du procureur qui l'a entendu l'a laissé partir mais lui a demandé d'être toujours disponible pour que chaque fois que la justice aura encore besoin de lui il se présente.