APA, 15-08-2011

Addis Abeba (Ethiopie) - Le Sud Soudan est devenu officiellement lundi le 54ème pays membre de la Commission de l’Union Africaine (UA) lors d’une cérémonie spéciale qui a vu ce nouvel Etat africain intégrer le concert des nations africaines.

Une cérémonie de montée des couleurs a été organisée en présence du Chef de l’Etat sud soudanais Salva Kiir Mayardit et du président de la Commission de l’UA, Jean Ping et d’autres invités de marque ainsi que des représentations diplomatiques accréditées à Addis Abeba.

« La Commission de l’UA a enregistré le 26 juillet 2011, le nombre de voix requis auprès des pays membres en faveur de l’adhésion du Sud Soudan au sein de l’Union Africaine, conformément aux dispositions de l’article 29 de la Loi Constitutive sur les adhésions à l’Union Africaine. Tel que stipulé par ladite loi, la cérémonie solennelle a été précédée par la présentation de l’Instrument d’accession du Sud Soudan au statut de membre de l’UA », a indiqué la commission.

Le Sud Soudan est devenu un Etat indépendant à l’issue d’un référendum qui s’est tenu le 9 juillet 2011.

Le référendum était une composante de l’Accord de paix global (CPA) conclu en 2005 entre le Mouvement de libération du peuple soudanais (SPLM) et le gouvernement du Nord Soudan.

Les termes du CPA incluent entre autres, le partage des recettes pétrolières et le droit à l’auto-détermination du peuple du Sud Soudan.

« Je suis honoré d’accueillir le Sud Soudan au sein de l’UA et de hisser son drapeau parmi ceux des pays frères membres de l’organisation panafricaine. Plus que tout autre Etat membre, vous connaissez le prix de la paix, les conséquences de la guerre et le manque de vision dans le fait de ne pas prévenir les facteurs à l’origine des différends entre nos différents peuples et qui ont conduit, dans votre cas spécifique, à une guerre civile aux effets dévastateurs qui s’est prolongée pendant plusieurs années », a déclaré M. Ping.

Cependant, il a souligné que des questions essentielles restent en suspens entre le Nord et le Sud Soudan.

Les deux camps ne sont pas encore parvenus à un accord sur leurs différends concernant la région controversée d’Abyei, qui est l’objet d’un litige territorial.

La force tampon déployée par l’Ethiopie a pour mission de démilitariser la zone en attendant le règlement de la dispute axée sur cette région pétrolifère.

« Pour le bien des deux nations et dans le but de promouvoir le développement socio-économique de la région pour améliorer les conditions de vie des populations locales, je suis convaincu qu’une solution pacifique sera trouvée », a insisté M. Ping, exprimant son optimisme quant à la résolution définitive de ce problème.

A l’instar de Jean Ping, M. Salva Kiir a souligné que son pays est confronté à de nombreux défis. Cependant, il a laissé entendre que son pays entend utiliser les recettes générées par la manne pétrolière pour relancer le développement agricole et des infrastructures dans le pays.

« Ce faisant, nous avons besoin de l’appui des pays membres de l’UA, étant donné que nous sommes un Etat qui vient de naître », a dit Salva Kiir.

Il a également exprimé sa joie avec l’adhésion du Sud Soudan comme un membre à part entière de la commission de l’Union africaine, soulignant que son pays est ‘’déterminé à jouer sa partition dans l’échiquier mondial’’ en assumant pleinement son statut auprès de l’UA et de l’ONU.