Burundi : la grève des pétroliers entraîne une pénurie d'essence
Economie

@rib News, 20/08/2011 - Source RFI

C'est une pénurie d'essence qui s'est instaurée au Burundi suite à la grève des pétroliers. Un bras-de-fer est engagé depuis plusieurs jours entre le pouvoir burundais et les compagnies pétrolières.

Ces dernières n'importent plus presque plus d'essence depuis près d'un mois et n'en vendent pratiquement plus à la pompe. Du coup, toute la vie semble paralysée, car les gens passent leur temps à chercher du carburant.

On ne trouve presque plus d’essence au Burundi depuis une dizaine de jours, mais parfois lorsqu’un camion citerne en livre à une station-service la nouvelle a vite fait le tour de Bujumbura et c’est la ruée. Des centaines d’automobiles, des motos et de simples citoyens, des bidons à la main, se retrouvent presqu’immédiatement sur place et tentent d’obtenir un peu du précieux liquide dans une cohue indescriptible. Parfois l’attente est longue, très très longue.

Sur place, un homme totalement découragé ne sait plus à quel saint se vouer : « Je travaille à Ruyigi, en réalité, je suis venu voir ma famille ici mais je ne peut pas remonter à l’intérieur du pays à cause de la pénurie d’essence. La dernière fois que j’en ai eu c’était il y a une semaine. Comment voulez-vous que je retourne à mon travail ? »

En conséquence de cette pénurie, le prix du transport des personnes et des marchandises - par bus, camions et taxis – a été multiplié par deux.

« L’essence est un véritable casse-tête, on se ravitaille au marché noir de Buyenzi pour plus du double du prix normal, 5000 francs le litre, alors nous aussi nous avons dû doubler le prix de la course », explique un chauffeur.

Pouvoir et pétroliers burundais se sont retrouvés autour d’une table il y a trois jours pour tenter de désamorcer cette crise.

La ministre du Commerce, Victoire Ndikumana, a annoncée qu’une solution était toute proche : « Nous nous sommes convenus que les membres de la mission vont discuter du projet de l’accord cet après-midi. Sur base de ce rapport, les membres de la commission carburant vont tenir une réunion vendredi ».

Côté pétroliers, on a décidé de lâcher un peu lest. « Ce que nous avons accepté c’est que nous allons livrer aujourd’hui les produits qui existent sur le marché au prix que le ministère a fixé, jusqu’à ce qu’on se mette d’accord dans les prochains jours. Nous avons demandé que ce soit le plus tôt parce que ce sont les produits qui vont être mis sur le marché à perte », a déclaré le représentant de leur association Jean-Marie Uwihanganye.

En attendant cette solution, rien a changé, ou presque, devant les stations-service où les gens en viennent presqu’aux mains.