RFI, 30 août 2011

Patrice Faye, un Français de 58 ans qui vient d'être condamné à 25 ans de prison et qui a toujours clamé son innocence, va mal. Mais, premier signe d'espoir peut-être, il a rencontré longuement hier, lundi 29 août 2011, l'ombudsman, le médiateur burundais qui a visité la prison centrale de Mpimba, où il est détenu.

Patrice Faye est apparu le visage émacié, mangé par une barbe de plusieurs jours et les traits tirés, dans l’uniforme vert que portent les prisonniers burundais. Le président de l'APRODH, l'association pour la protection des droits humains et des personnes détenues, a pu l’approcher.

Il parle d’un homme qui s’est coupé du monde depuis une dizaine de jours. Pierre Claver Mbonimpa raconte : «C’est quelqu’un qui s’est découragé… Il n’est pas comme avant. Même le conseiller de l’ambassade de France est venu lui rendre visite mais il n’a pas accepté (de le recevoir NDLR)».

Le médiateur burundais, Mohamed Rukara, a aussi visité le prisonnier auquel il a accordé un entretien d’une trentaine de minutes, soit davantage qu’aux autres prisonniers. Marque d'égard ou de compréhension, le médiateur burundais a tenu à le raccompagner sur une vingtaine de mètres jusqu’à la porte de la prison qui s’est refermée sur le prisonnier.

Que se sont dit les deux hommes ? Les explications du porte-parole du médiateur : «L’ombudsman ne juge pas mais il est en mesure de proposer des mesures qu’il juge opportunes pour résoudre certains cas conflictuels». Les amis de Patrice Faye espèrent beaucoup de cette rencontre avec l’un des hommes forts de ce pays.