Burundi : augmentation record du prix de l'eau et de l'électricité
Economie

@rib News, 02/09/2011 – Source AFP

Les prix de l'eau et de l'électricité ont plus que doublé depuis jeudi au Burundi, suscitant la colère des représentants de la société civile. Les nouvelles tarifications représentent des augmentations moyennes de 270% pour l'eau et de 124% pour l'électricité, selon un comité d'experts de la société civile.

Le prix du kilowatt/heure passe de 46 à 92 francs burundais (de 3 à 5 centimes d'euro), avec des augmentations encore plus importantes pour les grosses consommations. Le prix du m3 d'eau passe de 86 à 201 Fbu (de 5 à 12 ct EUR), avec également des augmentations encore plus marquées en cas de grosse consommation.

Depuis hier jeudi 1er septembre, il a été décidé de mettre en place de nouveau tarifs pour l'eau et l'électricité, la première moitié vient d'être ajustée maintenant, l'autre moitié sera ajustée l'année prochaine, a annoncé Augustin Ntiranyibagira, un haut cadre de la Régie de l'eau et de l'électricité du Burundi (Regideso).

En juin 2011, le gouvernement avait annoncé multiplier par trois le prix de l'électricité et par cinq celui de l'eau, mais il avait dû reculer devant la détermination de la société civile burundaise, qui avait menacé d'organiser des manifestations.

Après cette contestation de la population, le gouvernement a organisé des séances d'explications, il est passé par l'Assemblée nationale et tous ont convenu qu'il fallait augmenter les prix de ces produits, mais progressivement, a expliqué ce cadre.

C'est une nécessité car il y a un grand déficit énergétique au Burundi et il faut des prix attractifs qui attirent les investisseurs, de plus les prix pratiqués jusqu'ici étaient en dessous de ce qui se fait dans la région, a justifié M. Ntiranyibagira.

La société civile a tenté d'organiser une conférence publique jeudi dans un grand hôtel de Bujumbura pour décider de ce qu'elle allait faire, qui a été dispersée par la police burundaise, a-t-on appris de sources concordantes vendredi.

Le pouvoir ne va pas nous décourager avec ces méthodes d'un autre temps. Tout le monde est en colère et nous n'allons pas accepter ces augmentations qui viennent frapper une population en proie à la misère, a réagi Gabriel Rufyiri, président de l'Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, à la pointe de ce combat contre la vie chère.

La société civile préparerait une grande manifestation contre la vie chère la semaine prochaine à Bujumbura, selon des sources concordantes.

Cette hausse du prix de l'eau et de l'électricité a lieu sur fond de grogne sociale persistante au Burundi, due notamment au déficit en eau et électricité qui a provoqué des délestages quotidiens, à une pénurie aiguë d'essence, de sucre et de bière, et de fortes hausses des prix des produits de première nécessité.